Me maquiller, pour cacher mon acné
Un jour, une « amie » m’a dit : « Fais quelque chose à tes boutons. Tu peux pas sortir comme ça, c’est trop la honte ! » J’ai eu envie de disparaître, je ne savais plus où me mettre. Je me suis mise à pleurer et je suis rentrée chez moi. Je ne voulais plus sortir. Aller au collège était devenu très compliqué. Cela allait jusqu’aux repas de famille. Je me souviendrai toujours de ces réflexions immondes alors que je n’avais que 12 ans.
J’ai eu de l’acné sévère toutes mes années de collège. Au début, ça a commencé par deux ou trois boutons, je n’y prêtais pas vraiment attention. C’était en cinquième, quand j’ai eu mes premières règles. Puis, ça a commencé à devenir de plus en plus gênant. Ils se multipliaient. J’étais complètement perdue et je ne comprenais pas pourquoi tout ça d’un coup. J’avais peur.
J’en ai eu de toute sorte : des gros, des petits, des qui font mal… j’en ai même eu dans le dos et sur la poitrine. Au début, je complexais énormément. Je ne mettais plus de débardeurs ou de hauts avec lesquels on voyait mon dos et ma poitrine. On se moquait de moi, donc je les cachais avec du fond de teint. Je ne m’assumais plus du tout, j’avais honte. Mes copines n’en avaient aucun, elles étaient parfaites. Moi, mon surnom était calculatrice. Pour aider une enfant de 12 ans qui ne comprend pas pourquoi tout ça lui arrive, ce n’est pas la meilleure idée.
M’accepter par le maquillage
Heureusement, je me suis renseignée un peu toute seule et ma grande sœur m’a beaucoup aidée aussi. C’est comme ça que j’ai commencé à me maquiller. Je me suis aussi renseignée auprès de vendeuses des magasins de cosmétiques, plus précisément chez Yves Rocher – qui est pour moi un des meilleurs magasins pour commencer le maquillage. Tout est à base de plantes ou de minéraux naturels. Je n’ai jamais été chez le dermatologue, par peur qu’il me donne beaucoup de produits et de médicaments. Par honte aussi, je crois.
Après, j’ai découvert que les hormones jouent sur le mental. J’ai vu que tout le monde avait des boutons mais qu’en tant que femme, avec les hormones et la pilule, c’est plus facile d’en avoir. Aujourd’hui, le surnom qu’on me donnait me fait rire et je n’y prête plus attention. Je me maquille toujours, mais plus pour cacher mes boutons. Parce que j’aime bien ça et que ça me détend.
J’aime bien prendre soin de moi et me sentir belle. J’ai appris beaucoup de choses, comme bien faire mon teint et mes sourcils, savoir associer le rouge à lèvres au maquillage des yeux, et à faire mes ongles. Le maquillage, c’est ce qui m’a beaucoup aidée et ce qui m’a permis de m’accepter au collège. Maintenant, j’ai 16 ans, je suis en première et je ne complexe plus.
Lili, 16 ans, lycéenne, Chartres