Mohammed C. 19/09/2024

Mes études et ma santé avant tout

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Quand Mohammed a intégré une équipe de foot en Régional 2, il a tout donné pour passer pro. Mais une blessure au genou et l'approche du bac ont remis en question son projet.

En mars 2022, mon coach à l’AS Poissy, mon club de foot, m’a prévenu d’une détection à Boulogne. J’étais heureux. J’ai directement accepté. J’allais peut-être avoir la possibilité d’évoluer en jouant dans un club plus fort que le mien. L’AS Poissy était en Départemental 10, un mauvais niveau qui ne permet pas de jouer contre des gros clubs. Boulogne jouait en Régional 2, un bon niveau.

Lors de la détection, j’ai marqué un but spectaculaire. Une frappe puissante en lucarne. J’ai impressionné les recruteurs. J’ai rapidement été intégré à l’équipe. Pour moi, il est important de s’intégrer dans une équipe, qu’elle soit forte ou non, pour pouvoir être à son maximum sur le terrain. On joue mieux quand on est plus à l’aise avec les autres.

Je suis rapidement devenu un joueur prometteur. Mon premier match avec Boulogne contre le Paris FC était assez important pour avoir un bon classement dès le début du championnat. J’ai été l’homme du match. J’avais effectué le plus de passes et j’ai marqué le premier but. Ça a mis l’équipe en confiance et ça nous a fait gagner trois à un.

Depuis ce jour, j’ai continué à briller sur le terrain. J’étais le joueur qui faisait le plus de passes dans mon équipe et j’étais le deuxième meilleur buteur alors que je jouais au poste de milieu central. Malheureusement, malgré mon talent et mon dévouement, j’ai fait face à plusieurs obstacles qui m’ont conduit à arrêter le football.

« Je n’arrivais plus à enchaîner »

Le long trajet d’une heure trente pour se rendre aux entraînements et aux matchs a commencé à peser lourdement. Je partais de Poissy. Je devais aller jusqu’à La Défense en prenant le RER A, puis prendre un métro. Pendant ce trajet, je ne pouvais pas faire mes devoirs. Il y avait beaucoup de bruit à côté de moi, avec les gens qui parlaient.

Quand je finissais mon entraînement, je rentrais vers 23h45 chez moi. Avec le temps, les entraînements devenaient de plus en plus intensifs. Ça me plaisait. Je suis passé de trois à quatre entraînements de deux heures par semaine. Mais avec les exigences académiques de l’école, je n’arrivais plus à enchaîner.

De plus, une blessure au genou a nécessité une longue période de récupération et a eu un impact sur ma confiance. Cette blessure arrive lorsque l’on tire trop sur son genou. Une boule commence à s’installer sur le genou, ce qui crée une douleur sur le genou après chaque effort physique.

Un choix difficile

Malgré tous mes efforts pour tout concilier, j’ai finalement pris la difficile décision d’arrêter le football pour me concentrer pleinement sur mes études et ma santé. Mes parents ont toujours été derrière moi au foot, mais ils m’ont toujours dit que si ça impactait là-dessus, je devais arrêter.

Aujourd’hui, je pratique encore du foot mais beaucoup moins qu’avant. Je suis un peu déçu, parce que tout le monde m’a dit que j’avais un talent et que j’aurais pu en faire mon métier. J’aurais aimé vivre de cette passion. Même si je reprends le foot, je ne pourrai pas devenir pro. Je suis dans l’année du bac, donc j’ai plus de devoirs. En plus, je n’ai pas joué à haut niveau pendant deux ans. J’ai pris trop de retard sur les autres.

Mohammed, 17 ans, lycéen, Poissy

 

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