« Pour ma mère, les sports de combat, c’est pas féminin »
Le sport, j’aime pas ! Mais j’aime la boxe, parce que ça me défoule. Je me rappelle d’une histoire. C’était une période de ma vie pas facile où j’étais souvent anxieuse et énervée. J’étais en CM2. Donc déjà quand j’allais à la boxe à l’Île-des-Vannes ça m’aidait à me défouler.
En gros, tout a commencé l’année-là. Je cherchais à faire un sport. J’en ai essayé plusieurs et aucun m’a satisfaite. La boxe, je voyais deux copines à moi en faire et ça m’a attirée immédiatement, même si avant je calculais pas ce sport. Quand j’ai décidé d’en faire, ma mère s’en fichait. Elle était ni d’accord ni pas d’accord. Et quand j’ai commencé à vraiment m’attacher à ce sport et à y aller régulièrement, c’est là qu’elle a commencé à réagir. Comme ça, d’un coup.
« Défouler ma haine »
J’allais m’entraîner trois fois par semaine de 19 à 21 heures. Un jour, juste avant d’aller à la boxe, je me suis disputée avec ma famille. En plus, sur le chemin avant d’y aller j’avais perdu de l’argent, environ 30 euros. Du coup, j’avais le seum et quand je suis arrivée à la boxe j’ai pu défouler ma haine.
Ce jour-là, ma mère m’a dit qu’elle était contre l’idée que je fasse de la boxe. Et, avant que je sorte de chez moi pour y aller, elle et mon cousin faisaient que de me répéter qu’il fallait que je trouve un autre sport. Donc mon cousin a commencé à dire que c’était pas fait pour moi. Il a dit aussi que ça allait me lasser. Ensuite, ma mère a dit que c’était un sport de garçons. Pour eux, c’est pas féminin les sports de combat. Ils me conseillaient de faire du basket ou de la danse. Ensuite, ma mère a dit que c’était juste un caprice, le fait que je fasse de la boxe, que c’était pas quelque chose qui allait me passionner. Et mon cousin a fini par dire que c’était pas une bonne idée que ça devienne mon métier. À ce moment-là, je comptais devenir boxeuse plus tard.
Après cette dispute, où ils ont donné leurs avis et dit tout ce qu’ils pensaient, je suis quand même partie faire de la boxe. Quand je suis rentrée, je m’attendais à ce qu’ils me « re-critiquent ». Au final, j’ai pas compris parce qu’ils ont fait comme si de rien était. Ils m’ont plus reparlé de la boxe, même quand j’y retournais.
Et puis, ça m’a lassée. Du jour au lendemain. En fait, ça m’arrive souvent de me lasser. J’ai fait du basket un an, de la danse hip-hop même pas un an, de la gym pendant deux ans. Je me suis toujours lassée.
Nelya, 14 ans, collégienne, Saint-Denis