Sans pass sanitaire, j’ai été privé de tout
À ma rentrée de seconde, le pass sanitaire est annoncé. Mes parents, qui ont d’énormes doutes, ont décidé que la famille ne se ferait pas vacciner. Avec mon frère, nous étions sûrs que si nos parents décidaient cela, c’était pour notre bien. On continue à le penser. Honnêtement, si j’avais été adulte, je pense que je me serais fait vacciner sur le moment à cause de la peur que le Covid engendrait et de ce que nous disait l’État. Mais maintenant, avec tout ce que mes parents m’ont appris pendant cette période, je pense différemment.
Ça a changé ma vie ! Sans pass sanitaire, durant une dizaine de mois, je n’ai pas pu avoir de loisirs ou de vie sociale alors qu’avant, la question ne se posait pas. Je faisais du water-polo, et d’un coup je ne pouvais plus faire de sport à cause d’un vaccin. Je ne pouvais plus partager d’activités avec mes potes comme les autres gens de mon âge. On aimait bien aller au ciné, aux buffets à volonté chinois. Là, c’était plus possible.
Au début, je prenais le pass d’un pote mais ils ont commencé à vérifier les cartes d’identité. Un jour, je me suis fait chopper à l’entrée du McDo. Ils ont voulu voir ma carte d’identité. J’ai montré celle d’un ami qui me ressemblait vite fait. Ils ont vu la supercherie, ils m’ont dit que ce n’était pas moi, ils m’ont demandé d’attendre sur le côté. Je me suis barré en courant, par peur des risques.
Une année privé de tout
Durant toute mon année, à l’école et en dehors, j’ai été privé de tas de choses. Toutes les activités pédagogiques (sorties cinéma, théâtre, concerts…), je ne pouvais plus les faire. D’ailleurs, mes professeurs m’incitaient à me faire vacciner, à mon avis ce n’était pas leur rôle. Je ne faisais rien, je restais chez moi en voyant les autres sortir et je profitais de chaque moment où j’avais la « chance » de les voir. Je n’ai jamais eu envie de me faire vacciner, car mes parents sont les seules personnes en qui j’ai réellement confiance. Pour eux, c’était inenvisageable. Nous nous adaptions et profitions des moments qu’on pouvait encore se permettre.
Pendant les vacances d’hiver, impossible de profiter des domaines skiables. L’été, impossible de prendre l’avion ou le train. On est allés à Biarritz, mais on ne pouvait ni aller au resto, ni participer aux activités de loisirs… On nous a même refusé l’accès au camping ! Mes potes qui étaient vaccinés s’en fichaient un peu. On continuait à se voir quand on pouvait. Certains trouvaient cela quand même étrange que pour un simple vaccin je ne profite plus des loisirs avec eux.
On avait quelques amis proches dans le même cas. Si c’était dur pour moi, je me disais que ça l’était également pour les autres. Voir d’autres gens dans mon cas rendait cela plus facile à accepter. J’essayais de rester optimiste et de ne pas trop y penser. Le souci, c’est que les gens étaient tellement effrayés par le Covid que même les parents de certains potes ne souhaitaient pas que je sois en contact avec eux. À leurs yeux, j’étais une personne « dangereuse ». Je pouvais leur transmettre la maladie…
Mais qui croire ?
Mes parents et moi ne sommes pas contre les vaccins. Mais celui du Covid a fait naître des doutes sur l’entièreté de la façon d’aborder la médecine. J’ai eu le Covid, mes parents et mon frère aussi. Aucun n’est vacciné, mais on s’est soignés avec nos moyens : plantes, thé, infusions et même hydroxychloroquine ! Nous ne sommes pas morts. J’écris bien ce texte en ce moment même !
Mes parents disent que les médecins n’en ont absolument rien à faire de la santé de leurs « clients ». C’est juste l’argent les intéresse. Quand je suis malade, ils me donnent des trucs qui me soignent très bien. Comme par exemple l’artemisia en infusion. Lorsque j’allais chez le médecin, on me disait justement de ne pas prendre cette plante, que c’était pas assez efficace. Je pense que les médecins s’y connaissent bien mieux que mes parents, évidemment. Mais je ne suis pas sûr qu’ils soient forcément honnêtes. Je suis sûr qu’ils pourraient nous prescrire certains médicaments tout aussi efficaces et bien moins chers !
Je pense qu’il y a plusieurs raisons pour lesquelles les gens se sont fait vacciner. D’abord, la peur. L’État et les médias nous ont fait très peur et nous ont un peu incités à courir au centre de vaccination ! Ensuite, la privation de liberté. Plein de gens se sont fait vacciner car ils ne pouvaient plus aller au resto, au cinéma, faire du sport et je les comprends. Ça aurait été plus facile d’aller se faire vacciner, mais on a tout fait pour ne pas céder.
Fin du pass, enfin tranquille
Quand on en a terminé avec le pass, c’était la délivrance totale ! Tout reprenait goût ! J’ai pu refaire du sport et ressortir avec mes potes en ayant le droit à tout. Cette année m’a fait énormément réfléchir. Mes parents disaient que l’État nous mentait. Je me demandais en qui avoir confiance. Je pense qu’ils ont fait ça pour mon bien donc je ne leur en veux absolument pas. Je trouve juste ça dommage de priver les gens de tout, particulièrement les enfants qui ont besoin de vivre pour s’épanouir et se forger.
À mes yeux, j’étais tout à fait normal, j’étais toujours et serai toujours un simple être vivant qui essaie de faire sa vie tranquillement. Mais visiblement le simple fait de ne pas avoir le vaccin pouvait nuire à des relations… Quand j’aurai des enfants, j’aurai le même avis qu’eux. Si une épidémie arrivait à nouveau, je réfléchirais beaucoup avant de faire ce qu’on nous dit.
Tony, 16 ans, lycéen, Montpellier