Chloé A. 07/09/2024

Sport vs école

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Chloé a nagé presque tous les jours après l’école pendant six années consécutives. Un rythme qui n'a pas toujours été facile à tenir, selon les pays et les établissements scolaires qu'elle a fréquentés.

« L’école doit toujours passer en premier. » J’ai beaucoup entendu cette phrase. À la rentrée 2023, j’ai officiellement arrêté la natation, mettant fin à six ans d’implication et d’efforts dans ce sport. Ça me manque la natation, le stress des compétitions, les papillons dans le ventre avant de sauter dans l’eau… Je recommencerai un jour ! J’ai vécu dans trois pays différents : le Mexique, le Brésil et la France. J’y ai pratiqué le même sport : la natation. La seule différence était le rapport école-sport.

J’ai été scolarisée au Mexique de mon CP à mon CM2, dans le privé. Mon école avait une piscine semi-olympique. On terminait à 14h30 et, à 14h45, on était déjà en maillot de bain, prêtes pour commencer l’entraînement. Nous étions une grande équipe, allant du CP à la terminale. À 16 heures, de retour chez moi, j’avais tout le reste de l’après-midi pour faire le peu de travail laissé par nos professeurs. Tous les week-ends sans exception avaient lieu des compétitions régionales. Parfois, elles avaient lieu dans notre école, nous mettant encore plus la pression pour gagner ! Les lundis matin, lorsque l’école était réunie pour le porte-drapeau, la directrice faisait un récapitulatif de nos prix. C’était une sorte de cérémonie de félicitations, un hommage, qui n’avait lieu que pour la natation.

« Épuisée, je n’arrivais plus à jongler entre les deux »

Lorsque j’ai quitté le Mexique pour aller au Brésil à l’âge de 11 ans, j’espérais que les choses restent pareilles. Avec ma mère, nous avons parcouru tous les grands clubs de São Paulo pour me trouver une place. Au bout de deux mois d’insistance, nous avons enfin trouvé un club.

Les entraînements se déroulaient du lundi au samedi. En semaine, étant donné que j’étais scolarisée dans une école française, mes horaires n’étaient pas compatibles avec ceux de mes camarades brésiliens scolarisés dans des écoles publiques brésiliennes. Mes cours commençaient à 8 heures et se terminaient, selon les jours, à 16 heures ou 17 heures. Tandis que les écoles brésiliennes fonctionnent sur deux systèmes différents : les cours du matin de 7 heures à 13h20 ou les cours du soir de 13 heures à 17h30. Les samedis, l’entraînement de natation était à 7 heures du matin, donc il n’y avait pas de souci d’horaires. Mais le reste du temps, je nageais avec ce qu’on appelait la turma da tarde (la tournée du soir). C’était une source de stress pour moi, car ils étaient plus âgés que moi, ils avaient entre 16 et 19 ans, avec un très bon niveau.

Avec cette équipe, nous avions des compétitions parfois très importantes pour notre niveau, qui se déroulaient dans tout l’État de São Paulo. L’entraîneur voulait que je nage deux fois par jour, mais c’était strictement impossible avec mon emploi du temps. Épuisée, je n’arrivais plus à jongler entre école et sport.

« Les cours prenaient plus de place »

En troisième, je suis arrivée à Paris. Ma mère et moi, nous nous sommes inscrites au club de la piscine municipale à dix minutes de notre résidence. C’était compliqué de trouver un juste milieu. Ou j’essayais d’intégrer l’équipe des jeunes et je répétais le vécu du Brésil. Ou je me contentais de nager une heure par semaine le mercredi après-midi avec l’équipe des débutants du collège/lycée. J’ai choisi la deuxième option.

Pendant un an, j’ai continué la natation sans compétition ni esprit d’équipe. C’était la première fois que j’étais dans le système français en France et le rythme était différent de celui de l’étranger. Les cours prenaient plus de place. En plus de ça, c’était l’année du brevet, mon premier examen national. Ça m’a permis de me recentrer dans mes études.

Chloé, 15 ans, lycéenne, Île-de-France

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1 réaction

  1. Bravo Chloé ! Tu as déjà fait un beau parcours. En final tu as fait le bon choix, en te consacrant à tes études!

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