Gabriel M. 11/01/2021

Trop bon élève pour aller en pro

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À cause des ses bonnes notes, Gabriel s’est vu obligé de choisir la voie générale alors qu’il voulait travailler le plus rapidement possible.

« Bon élève peut mieux faire » C’est ce que les profs me répétaient, de la primaire au BTS. Depuis petit, je suis un assez bon élève, toujours la moyenne. Avec des difficultés, comme une écriture lente, des problèmes d’orthographe et du mal à assimiler certaines règles de conjugaison, mais je n’ai jamais forcé.

Au collège et plus précisément en troisième je n’étais passionné par aucun domaine en particulier alors que tout le monde savait à peu près ce qu’ils voulaient faire. Au moment des vœux, je me suis décidé à choisir la voie professionnelle. Un bac SEN système électronique et numérique, et un autre choix : Bac pro ARCU accueil – relation clients et usagers. Et là, rendez-vous chez la conseillère d’orientation. « Tu as de bons résultats, tu devrais continuer à travailler et aller en général c’est du gâchis ! » Dans cette situation, j’aurais du répondre : « Mais ce n’est pas ce que je veux faire ! » Mais ça n’aurait rien changé parce qu’elle avait l’oreille sourde.

J’étais du genre à suivre le mouvement et ne pas débattre. Mes parents, eux, ne se positionnaient pas spécialement sur le sujet, restaient vague. Ils me rappelaient juste que de toute façon, on pouvait se former tout au long de la vie, ce qui me rassurait un peu. J’ai quand même été obligé par l’école de mettre un vœu en lycée général.

Refus des filières pro : retour en général

Finalement que des refus dans mes vœux pro. La cause ? Des résultats trop élevés, des élèves avec des notes inférieures aux miennes et au comportement plus problématique ont été acceptés. Et pas moi. Mon vœu en général, lui, a automatiquement sauté à cause des premiers choix pro. La deuxième vague d’affectation pendant les vacances d’été, j’ai été accepté dans le lycée général que j’avais précédemment demandé.

Et voilà, moi qui avais enfin trouvé une voie, je me retrouve encore dans un océan de généralités, trois ans de cours à parler du Monde en ES. Je saturais et déprimais encore plus de devoir continuer après, j’en avais marre du système scolaire, car dans ce monde, « on ne fait rien avec un bac ».

J’ai eu mon bac avec une petite mention et fait un BTS NDRC négociation et digitalisation de la relation client que j’ai aussi décroché après être parti en France. Cette formation n’était pas disponible en Guadeloupe. Pour info, la Guadeloupe est une île française donc aucune différence au niveau scolaire, c’est l’Education nationale qui gère.

J’ai apprécié cette étape parce qu’elle était plus spécialisée, mais j’aurais aimé suivre ma voie en pro depuis le début et travailler le plus rapidement possible.

Rentrée 2020 : nouveaux combats pour mon choix professionnel

À la rentrée de l’année 2020 , j’étais de nouveau confronté à un choix : continuer en licence pro ou me lancer sur le marché du travail. J’ai postulé pour des licences pro. Management des activités commerciales, Commercialisation des produits de luxe, Métiers de la GRH Parcours Droit social et ressources humaines, et bien d’autres… Mais je n’avais plus aucune envie de continuer les études. Mes parents, eux, ne voulaient pas que je m’arrête au BTS. J’ai donc fait des candidatures à contre-cœur, qui n’ont pas abouti.

Dès cet instant je me suis senti libéré d’un poids et j’ai repris un poste d’intérim que j’avais dans l’événementiel. Je me suis axé sur la recherche d’un travail à plein temps. J’ai fait des démarches auprès de la mission locale et de Pôle Emploi pour me constituer un dossier et m’aider dans cette nouvelle étape.

Je postulais aussi de mon côté par mes propres moyens, mais il faut dire que la crise sanitaire ne m’a pas facilité la tâche, à cause des mauvaises situations financières et des fermetures des établissements.

Le service civique: une opportunité d’être dans le concret

C’est en parlant de ma situation à une camarade de classe du BTS que la possibilité du service civique a été évoquée. Elle était allée dans une séance de recrutement d’UnisCité dans la semaine. Elle m’a expliqué le concept, et j’ai accroché. Deux semaines après j’étais à la même séance et j’ai décidé de me positionner sur une mission qui me plaisait. La semaine d’après, on m’a proposé un entretien individuel et j’ai eu une réponse positive.

J’ai finalement dévié de ma voie pro d’origine. Mais le service civique m’a plongé directement dans le système professionnel d’une autre manière, avec un poste particulier, des objectifs concrets, des missions précises et des formations.

C’est une bonne expérience, j’ai pu évoluer dans un cadre professionnel. Le service civique est un tremplin. On a des formations qui nous sont proposées, et j’ai pu être accompagné dans mon projet d’avenir. Après cette étape je vais rentrer en Guadeloupe (je ne veux pas mourir ici) et y créer mon entreprise. C’est un projet qui prendra du temps, je pense trouver un petit travail entre temps.

En conclusion, j’ai poursuivi mon parcours général et je me suis enrichi. Mais cette voie ne devrait pas être imposée à ceux qui ont des capacités !

 

Gabriel, 21, en service civique, Epinay

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