Vacances déconnectées

Pendant mes vacances d’été, je m’ennuyais. La raison ? Je n’avais pas de connexion. Pendant deux mois.

C’était en juillet et en août derniers. Quand ma mère m’a annoncé qu’on allait au Sénégal, je ne voulais vraiment pas. Mes parents construisent une maison là-bas. Dans un village où il n’y a presque rien autour.

J’y étais déjà allée l’année d’avant avec toute ma famille : ma marraine, mon parrain, ma sœur, mes cousins. Mais cette année, j’y suis juste allée avec ma sœur et mes parents. Il n’y avait personne de mon âge. Là-bas, mes cousins ont entre 3 et 6 ans.

C’était l’ennui TOTAL. On ne faisait rien. Il faisait chaud. Une chaleur sèche. On sortait un peu acheter des trucs à boire et à manger, et on rentrait direct à la maison. Presque tous les jours pendant deux mois. Je m’allongeais et je dormais, parce qu’il n’y avait que ça à faire. Le seul moment de la journée qui était bien c’était quand on mangeait. Ma mère et ma tante cuisinaient. Ce que je préférais, c’était frites-poulet.

Parfois, on allait à la plage. On passait la demi-journée là-bas. C’était bien mais sans plus. Je n’avais pas envie d’être là. J’aurais préféré être en Espagne, parce que je devais y aller à la base, mais mes parents avaient décidé de changer de destination à cause de la maison.

Détox d’internet

Au Sénégal, il n’y a pas de connexion internet. En France, on a un abonnement qu’on paie chaque mois alors qu’au Sénégal, la connexion c’est du crédit qui dure un mois maximum après il faut en racheter. Pendant toutes les vacances, je demandais à mon oncle : « T’as pas de la Wifi ? » À chaque fois, il me disait non. Il en avait, mais il ne pouvait pas faire de partage de connexion.

L’année dernière, je m’en foutais de ne pas avoir de connexion, parce que j’étais avec mes cousins de mon âge. On faisait des vraies sorties comme de l’accrobranche, du quad, on partait à la plage, on a fait la fête pour le baptême de ma cousine. Mais cette année, il y avait même des moments où je me disais : « Je suis en train de louper tout ce qui ce passe en France » ; « Mes cousins sont en train de s’amuser alors que moi je suis au Sénégal en train de mourir d’ennui. »

C’était compliqué de ne pas pouvoir parler à mes amis pendant cette période. Mais ça m’a aidée à me déconnecter de Snapchat et Instagram, parce que j’étais beaucoup dessus en France, minimum deux heures par jour.

Maintenant, la maison est presque terminée et mes parents vont retourner vivre là-bas dans quelques années, quand nous serons plus grandes ma sœur et moi. Si j’y vais, ce sera pour… les vacances d’été. Mais pas pour vivre.

Linda, 15 ans, lycéenne, Eaubonne

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