Ziyade R. 11/07/2023

Vivre de ma passion : la musique

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Depuis qu’il a découvert le studio, Ziyade y passe ses journées. Son objectif : percer dans ce monde complexe qu’est la musique.

La musique me suit partout. Quand je me réveille, quand je mange ou quand je dors. Sur Insta, Snap, TikTok, Twitter, je suis tout : les médias rap, les structures, les artistes…

La musique, c’est toute ma vie. Je vais au studio presque tous les jours de la semaine. Quand je suis là-bas, je me sens libre, épanoui et heureux. J’ai commencé quand j’avais 19 ans. Au début, j’ai assisté à une simple session avec mes potes et j’ai vraiment aimé. Donc, un jour, j’ai décidé de comprendre la musique. J’ai commencé par postuler dans des studios d’enregistrement pour un stage, seulement un a accepté.

Beatmaking, écriture et enregistrement

Au début du stage, j’ai commencé par m’entraîner en enregistrant des artistes peu connus. Puis, je me suis très vite orienté dans le marketing, que j’ai trouvé très intéressant. Au début, je faisais de la simple direction artistique, j’accompagnais les artistes dans leurs choix d’instruments, d’écriture. On se pose une heure pour comprendre leurs attentes, puis on leur propose différents services adaptés à leurs besoins.

Dans le studio où j’étais, il y avait un artiste qu’on accompagnait sur son premier projet. Au début, on ne savait pas trop quoi faire, du coup on passait des nuits à faire du beatmaking, de l’enregistrement de son (aussi appelé rec), à écrire et essayer de donner une direction artistique. Les deux premiers mois du stage, on a essayé de trouver un genre musical qui n’a jamais été fait en France pour se démarquer. On cherchait nuit et jour jusqu’à trouver un style intéressant. On a commencé par chercher des instrumentaux sur YouTube, puis on a décidé de nous connecter aux États-Unis via un réseau privé pour aller voir ce qui se passait directement là-bas.

Monter mon équipe

Mon stage fini, j’ai décidé de monter mon équipe composée d’un ingénieur du son, d’un beatmaker, d’un clippeur et d’un DJ. Tout en continuant de travailler avec ce label au black. C’était un choix car se structurer, en gros créer son label, demande énormément d’investissement financier que je ne pouvais pas me permettre.

Mon rôle est de promouvoir les clips, les réseaux de l’artiste et de gérer sa communication. On me donne un budget, qui peut aller de 100 à 1 000 euros pour chaque sortie, et le but est de faire connaître le son.

J’ai appris à faire de la promo en suivant des formations en ligne d’e-commerce. Mon travail consiste à promouvoir un clip sur YouTube et je prends ma commission au passage. Souvent je prends 20 à 30 % en plus selon les budgets. La plus grande difficulté est d’avoir un retour sur investissement et de tenir les objectifs, mais généralement le label est satisfait. Honnêtement, on bosse comme une équipe, chacun a un rôle défini et des délais à respecter.

Un monde à part

La musique est un milieu où il y a énormément d’opportunités et un potentiel de réussite énorme. Malheureusement, il y a aussi des difficultés liées à l’argent et au vice. Une anecdote qui m’a marqué : j’étais au studio avec un beatmaker et un ingénieur du son, quand soudain une personne est rentrée. Il était en panique, on lui a dit de se calmer et de nous raconter. Il nous a expliqué que son studio s’était fait cambrioler et que les agresseurs avaient pris uniquement le PC. Souvent les PC sont la cible car il y a énormément de sessions d’enregistrement de gros artistes.

De temps en temps, de gros artistes ou personnes de l’industrie viennent enregistrer, ça nous permet de parler avec eux. Un jour, on est parti chez un gros beatmaker qui a placé les plus grands (Booba, SDM, Maes, etc.) pour un rdv. Puis, on a discuté des artistes urbains et du fait qu’aujourd’hui souvent les artistes qui marchent sont ceux qui font de la mélodie. On a aussi discuté de tout et de rien, des avancées dans la musique comme de leurs dernières sorties. C’est le meilleur moment, car on peut comprendre comment marche la musique et comment réussir à notre tour.

Avec mon équipe, on a pour objectif de vivre de notre musique, d’ouvrir notre propre studio et de créer notre label ensuite. Le fait de travailler en équipe et d’avancer sur un même projet, ça nous permet de ressentir et d’avoir une vision business de la musique. On n’a pas vraiment d’horaires et on a un studio à disposition, ce qui nous permet de ne pas compter nos heures. Personnellement, je passe 40 heures par semaine au studio, ça ne me dérange pas. Souvent, je peux prendre une semaine pour faire un son. La musique, ça reste avant tout une passion qu’on partage avec tout le monde, et pouvoir en vivre c’est mon objectif principal.

Ziyade, 22 ans, en formation, Paris

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