Mariah B. 22/07/2025

Concours de médecine : « C’est vous et pas un autre »

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De sa première année de médecine, Mariah retient surtout le stress et la compétition entre les étudiants.

Il m’est déjà arrivé qu’on me vole mes cours dans mon casier. Ou qu’on me donne de fausses réponses de QCM après que j’ai manqué un cours – nous nous entraînions toute l’année à en faire pour le concours.

Ma première année de médecine fut l’une des plus dures de ma vie. Elle a failli me faire perdre l’intérêt que j’ai pour mon métier de rêve. Avec le système de concours et la charge de travail, il y avait une compétition énorme et aucune entraide. C’était éprouvant physiquement et mentalement. En plus de la pression, je devais gérer les étudiants qui sabotaient les autres.

J’ai réalisé une Pass (parcours accès spécifique santé) dans une fac où les cours étaient partiellement à distance. Elle se situait à deux heures de chez moi en transports en commun. Je suivais également une classe préparatoire à la première année de médecine. Les coûts de scolarité s’élevaient à environ 7 000 euros l’année.

Les professeurs instauraient un cadre de compétition énorme. Toutes les occasions étaient bonnes pour nous le rappeler. Une fois, mon professeur de biostatistiques m’a dit : « C’est vous et pas un autre. S’il y a une seule place, elle est pour vous. » On pourrait y voir un message d’encouragement mais ça n’a fait qu’augmenter mon stress déjà trop présent.

Amies une fois le concours passé

Mes journées se ressemblaient toutes. J’étudiais du matin au soir. Le week-end, j’allais à la bibliothèque. Lorsque j’étais à la maison, ma mère me ramenait mon repas dans ma chambre. Je n’en sortais que très rarement. Je ne voyais quasiment jamais mes amis. J’ai dû les voir une fois à un anniversaire.

En médecine, je n’ai pu me faire qu’une amie. Elle souhaitait qu’on réussisse à deux. Mais nous sommes vraiment devenues amies après avoir fini notre année. Bien que nous ayons échoué au concours, cette épreuve nous a rapprochées.

Échouer au concours a d’ailleurs été le plus dur pour moi. J’ai eu l’impression d’avoir perdu un an de ma vie. Mais je ne me laisse pas abattre. J’ai pour but de reprendre les études médicales. Ça n’a pas gâché mon rêve, ça n’a fait que le repousser un peu.

Mariah, 19 ans, en recherche de formation, Paris

 

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