Devenir thanatopractrice
Le métier que j’aimerais faire, c’est thanatopractrice. Bien que cela ne soit pas courant, ce métier me fascine et me passionne. Tout a commencé avec la passion de ma mère pour les séries policières telles que New York, unité spéciale, Les experts : Miami et des séries un peu plus médicales comme Grey’s Anatomy et Urgences. Dès que j’ai eu l’âge, ma mère a commencé à me les montrer. J’ai tout de suite accroché. À la maison, on a une chaîne qui s’appelle I.D. (Investigation Discovery) sur laquelle il n’y a que des histoires vraies de meurtres, de disparitions non résolues. On regarde ça presque tous les jours ensemble. Alors j’ai toujours été fascinée par les médecins légistes et tout le travail de la police scientifique.
Le personnage de Melinda Warner, médecin légiste dans la série New York, unité spéciale, m’a marquée. Je me rappelle d’une scène dans laquelle elle fait l’autopsie d’une jeune femme qui vient de décéder. Même si on ne voit pas tous les détails, elle explique comment elle l’a ouverte pour analyser ses organes et les prélèvements d’ADN qu’elle a faits afin de retrouver son identité. Le cadre est « réaliste ».
Au collège, je voulais être médecin légiste. Quand j’ai appris qu’il fallait faire une dizaine d’années d’études, j’ai su que je n’irai pas jusqu’au bout. J’ai d’abord pensé m’orienter vers la police scientifique pour être technicienne de scène de crime. En faisant des recherches sur internet de professions qui se rapprochent de médecin légiste, j’ai découvert le métier de thanatopracteur. À partir de ce moment-là, j’ai su que c’était ce que je voulais faire.
Reconstituer un visage à partir d’une photo
Le thanatopracteur, c’est la personne qui s’occupe du défunt. L’aspect que je trouve le plus fascinant dans ce métier, c’est la reconstruction. Cela consiste à reproduire une ou plusieurs parties de la personne décédée. Si une personne décède suite à un accident de la route et qu’elle est totalement défigurée, le thanatopracteur reconstitue son visage à partir d’une photo apportée par la famille. Il y a aussi un rôle de soutien, essentiel, par rapport à la famille dans une période difficile. L’habillage, le coiffage, le maquillage… Tout cela permet à la famille en deuil de voir la personne défunte apaisée, sereine. Le thanatopracteur est responsable de la dernière image que la famille aura de la personne. C’est une grosse pression. Quand le médecin légiste a trop de travail, il peut aussi l’assister pour les examens ou prélèvements. Après analyse des organes, le médecin lui demande de les remettre et de recoudre le corps. C’est un autre aspect du métier.
Une fois diplômée, j’aimerais travailler quelques années dans un cabinet pour finir par ouvrir le mien et me mettre à mon compte. Pour l’instant, je n’ai jamais pu faire de stage en thanato. On m’a toujours dit que ça ne rentrait pas dans le cadre de ma formation. J’ai vraiment hâte. Ce n’est pas pour tout de suite. Cet été, je vais travailler en Ehpad. Je vais leur demander avec quel service de pompes funèbres ils travaillent. Et aller les rencontrer… si possible !
Tanja, 19 ans, étudiante, Landerneau
Crédit photo Pexels // CC RDNE Stock project
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