Clémence M. 30/12/2025

Mon coach virtuel

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Clémence fait de l'escalade en compétition. Tout y est millimétré : sa technique bien sûr, mais aussi ce qu'elle mange, et même comment elle dort. Alors quand son coach n'est pas là, c'est le téléphone qui prend le relai.

Mon téléphone, c’est un peu mon deuxième coach. Dès le matin, quand je me réveille, je l’allume avant même d’avoir mis un pied par terre. Je regarde les notifications, les messages du groupe d’entraînement, les consignes du coach, parfois même les menus du jour envoyés par la nutritionniste. Tout passe par là. Sans mon téléphone, j’ai l’impression d’être complètement perdue.

Je vérifie mes applications de suivi : combien d’heures j’ai dormi et si mon rythme cardiaque est bon. J’ai une application qui compte les calories et les apports nutritionnels. Chaque repas est noté. C’est un peu fatiguant, mais c’est devenu une habitude : je sais exactement combien de protéines je prends par jour, combien de grammes de glucides je dois consommer avant une séance intense. C’est fou comme on peut tout contrôler aujourd’hui. Parfois je trouve ça un peu stressant, mais je sais que chaque donnée compte quand on veut être au top.

Pendant les séances, je garde souvent mon téléphone à portée de main. Il sert à filmer mes mouvements pour revoir ma technique plus tard, à écouter de la musique pour me motiver, ou à suivre le chrono pendant les exercices.

Dans ce milieu, on est observé en permanence

Quand le coach n’est pas sur place, il m’envoie des messages vocaux pour corriger mes erreurs. Et croyez-moi, quand il n’est pas content, ça s’entend ! Je reçois parfois un message un peu sec : « Qu’est-ce que tu fais là ? T’avais pas le droit de forcer sur cette série ! » Dans ces moments-là, je souris un peu nerveusement, mais je sais qu’il a raison. Mon téléphone devient alors le moyen par lequel je me fais engueuler… même à distance.

Mais il n’y a pas que les reproches. Grâce au téléphone, je garde le contact avec toute l’équipe : les coéquipiers, le kiné, la diététicienne, le préparateur mental. On s’envoie des blagues, des vidéos d’entraînement, des encouragements. On se motive les uns les autres. Quand on est en stage, c’est ce petit appareil qui me relie à tout le monde, à ma famille, à mes amis, à mon coach.

Et puis, il y a les réseaux sociaux. J’y partage quelques moments de ma vie sportive : les entraînements, les compétitions, les victoires, mais aussi les défaites. Ça me permet de garder une trace de mon parcours et de recevoir du soutien. Par contre, le coach n’aime pas trop quand on poste n’importe quoi : si je publie une photo d’une soirée mal placée, je peux être sûre qu’il m’enverra un message dans la minute.

En fait, mon téléphone, c’est un peu tout à la fois : un outil de travail, un lien avec les autres, une source de motivation, mais aussi parfois une contrainte. Il m’aide à avancer, à me corriger, à rester connectée au monde du sport. Mais il me rappelle aussi que dans ce milieu, on est observé en permanence, même à travers un simple écran.

Clémence, 15 ans, lycéenne, Paris

Crédit Unsplash

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