2/5 Grossir des « bonnes zones »
En allant à la salle, j’ai grossi. J’ai aussi commencé à avoir une bonne alimentation. C’est logique : tu ne peux pas continuer en mangeant de la malbouffe. Il faut qu’en plus de la prise de masse, ça suive derrière. Plus de calories, mais des meilleures et avec le sport, ça va dans les bonnes zones.
J’ai une application qui me dit combien il y a de calories dans mes aliments. Je scanne systématiquement tout ce que je mange. Elle me dit aussi combien je dois en manger dans la journée pour atteindre mon objectif de poids. Passer à 65 kg, ça serait bien ! Je fais des menus et j’essaie de faire beaucoup de repas en une journée, genre cinq ou six. Parfois, je me force.
Mon « body goal » a commencé en stalkant sur Instagram. J’avais 13 ans. J’ai commencé à voir des filles avec LE corps de rêve. Des hanches, des fesses, un ventre plat et une poitrine un peu volumineuse mais pas trop. Je me suis mise à complexer et à envier celles qui avaient ce corps. Car je suis assez fine de carrure, avec un fessier bombé, un tout petit tour de hanche, des cuisses fines et une petite poitrine.
Produit miracle et désastre
Au début, je voulais juste grossir. Pendant le confinement, j’ai acheté des médicaments à la pharmacie qui ralentissent le métabolisme, pour me pousser à manger et dormir. J’ai trouvé que ça ne marchait pas sur moi, ou peut-être trop lentement à mon goût. Alors, j’ai regardé toutes les astuces qu’il y avait sur YouTube. J’ai trouvé un produit qui avait tout ce que je recherchais, c’est-à-dire qui faisait grossir rapidement et surtout dans les zones que je voulais. C’était l’Apetamin. La youtubeuse devait être suivie par environ 100k.
Ce que je venais de trouver fut à la fois miraculeux et désastreux. Il avait beaucoup d’effets secondaires : je dormais beaucoup plus que la normale, il ne me faisait manger que de la malbouffe et beaucoup transpirer, j’étais essoufflée pour rien. Et je ne savais pas qu’il fallait éviter le gaz car ça faisait énormément grossir le ventre.
En un mois, j’ai beaucoup grossi, limite méconnaissable. Plusieurs personnes me l’ont fait remarquer. C’était ce que je recherchais, mais je n’avais pas prévu de prendre du visage et du ventre. Je me trouvais un peu plus moche, avec des kilos en trop. J’ai donc arrêté et remangé normalement.
Nouvelle routine, nouveaux muscles
Deux ans après le médicament, j’ai commencé à aller à la salle. C’est de la prise de masse et ce n’est pas nocif pour la santé. Je me fais souffrir, mais bien ! C’est ma copine qui m’a poussée à y aller. Au début, je faisais n’importe quelle machine et j’y allais un peu tous les jours. Comme j’enchainais, j’avais mal aux jambes, ça me fatiguait un peu ! Alors j’ai changé de rythme en y allant deux fois par semaine et j’ai commencé à m’organiser. Sur ce que j’allais travailler, combien de fois et combien de séries. Je me concentre sur les cuisses et les fesses, ou sur les abdos, ça dépend des séances.
SÉRIE 3/5 – À la salle, Adarsh a perdu beaucoup de poids et a gagné du muscle. Ceux qui l’insultaient avant se sont mis à l’apprécier.
Sur mon fil Insta et TikTok, il n’y a plus que des vidéos d’exercices. Dès que je vois une vidéo qui m’intéresse, je l’exécute. Je suis à la moitié de mon « body goal ». Mes cuisses sont plus musclées, et mes fesses aussi. Même mes seins sont plus volumineux. J’aimerais plus prendre dans les cuisses et développer les hanches. Le chemin est long, mais j’y arriverai.
Didi, 16 ans, lycéenne, Champigny
Illustration © Léa Ciesco (@oscael_)