5/5 Heureuse et à l’aise avec mes complexes
Lors de ce type d’exercice, la plupart écrivent des témoignages tristes sur leurs problèmes. J’en ai aussi, mais pourquoi se focaliser sur le négatif ? Je m’aime, et c’est le plus important. J’ai toujours eu une sorte d’assurance par rapport à moi et à mon corps. J’ai mes complexes, mais j’ai réussi à aller plus loin que ça.
Je les accepte pour la simple raison que je suis comme ça et que, même avec toute la volonté du monde, mon nez ne s’affinera pas et mes lèvres ne grossiront pas. C’est la vie.
Alors, voilà : je ne respecte pas tous les critères de beauté imposés par la société. Sachant cela, deux choix s’offrent à moi : vivre avec et ne pas y prêter attention (car on peut très bien être heureuse et à l’aise avec ses complexes), ou je peux tout faire pour les cacher et me rendre malheureuse. J’ai choisi d’être heureuse et en paix avec moi-même, ce n’est pas plus compliqué que ça.
Ce que j’aime chez moi
Je n’ai parlé que de mes complexes, mais il est important aussi de parler de ce que j’aime chez moi, et j’inviterai tout le monde à faire de même. J’ai de magnifiques cheveux longs, de très beaux yeux bleus et j’ai un corps de mannequin élancé.
Je pense que la plupart des filles qui me critiquent m’envient. Moi-même, il m’arrive de détester une personne par jalousie, mais la meilleure des réponses à ce genre de remarques purement superficielles, c’est de rester indifférente. En ignorant les critiques, elles finiront par ne plus du tout nous atteindre.
Il arrive de se sentir noyée sous les critiques. J’ai connu ça. Mais en vérité, combien de remarques blessantes sur ton physique as-tu reçues aujourd’hui ou cette semaine ? On a juste peur du regard des autres et on croit que tout le monde nous trouve laid à cause d’une insulte ou d’une critique que l’on nous a faite il y a deux ans. Presque tous les jugements sur ton physique sont portés par toi-même, et si une personne extérieure voyait comment tu te traites, elle n’en reviendrait pas. Alors voilà, ne soit pas ta pire ennemie.
J’ai tout de même la chance d’avoir un entourage sain qui me complimente beaucoup et me fait parfois me sentir mieux par rapport à mon physique. Et toi, est-ce que tu as un entourage qui te fait des compliments ? Des personnes qui t’ont déjà rassurée sur des complexes, des inquiétudes que tu avais sur ton physique ?
Une mauvaise phase pour toutes les ados
Reste toi-même, ne rentre pas dans le cercle vicieux du maquillage où tu ne t’acceptes plus démaquillée, où tu ne postes aucune photo non retouchée car tu as pris l’habitude d’être belle sur les réseaux sociaux. Je ne prône pas le 100 % naturel. Moi-même, je ne pense pas être une fille vraiment naturelle. Il est normal de vouloir se sentir belle et apprêtée, et le maquillage est un bon outil pour cela. Je ne jugerai jamais une fille « trop » maquillée.
SÉRIE 1/5 – Lisseur, parfum, mascara… Au début de l’adolescence, Maëlys s’est entourée d’objets pour se sentir belle. Petit à petit, et sans contraintes.
Cependant, on commence avec un peu de mascara… et on ne sort plus sans maquillage. Je reconnais que je suis mal placée pour parler d’addiction au maquillage car, malheureusement… je suis en plein dedans. Bref, je suppose que tout cela est sûrement juste une mauvaise phase que toutes les adolescentes traversent…
Flora, 15 ans, lycéenne, Île-de-France
Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)
Miroir, dis-moi qui est la plus belle
Dans le cadre d’une campagne pub sur l’estime de soi et les réseaux sociaux, Dove a fait appel à un institut de sondage pour interroger 600 enfants belges. Les résultats, même s’ils sont partiels, montrent une tendance :
– Entre 13 et 15 ans, le nombre de filles qui ont honte de leur apparence triple,
– 60 % des filles de plus de 13 ans se servent de filtres,
– Une jeune fille prend 8,5 selfies avant d’en trouver un « digne » d’être partagé.
Bien dans son corps, bien dans sa tête
Sur les réseaux sociaux, le sort réservé aux personnes qui ne correspondent pas à ces canons de beauté truqués a fait naître une inquiétante mise au pilori. C’est ce qu’on appelle le body shaming. Pour faire simple, c’est le fait de subir des remarques désobligeantes et des moqueries à propos de son corps ou de son apparence. Cela concernerait un·e Français·e sur trois. Ce chiffre monterait à environ 85 % chez les moins de 18 ans.
Ce sont les filles qui en sont les premières victimes : 23,9 % d’entre elles sont victimes d’intimidation en ligne, contre 18,5 % pour les garçons. Tout comme le cyberharcèlement : 1 fille sur 5, âgée de 12 à 15 ans, rapporte avoir été insultée en ligne sur son apparence physique.
Les médias, eux aussi, ont leur part de responsabilité : les silhouettes élancées surplombent les supports marketing, les publicités quant à elles vendent du régime minceur miraculeux à tous les étages. Le message transmis semble clair : pour être beau ou belle, il faut être mince. Quand on est en pleine croissance, comment s’y retrouver dans tout cela ?
Partout dans le monde, des femmes brisent le tabou. En France, la blogueuse Gaëlle Prudencio revendique à haute voix ses formes et les apprécie. À l’aide de son premier livre Fière d’être moi-même, elle veut libérer la parole des femmes sur l’acceptation de leurs corps tels qu’ils sont. Militante du body positive, elle a notamment conçu la marque Ibilola, consacrée aux femmes rondes.
Chacun·e ses poils, chacun·e ses choix
Jambes poilues, sourcils fournis, moustaches dévêtues… Désormais, les femmes sont de plus en plus nombreuses à vouloir laisser la nature reprendre ses droits. Selon l’Ifop, la proportion de femmes qui ne s’épilent pas ou plus du tout a nettement augmenté. 28 % en 2021, pour 15 % seulement en 2013. Un phénomène accentué par les confinements successifs et la baisse des interactions sociales.
C’est le cas d’Eldina Jaganjac. Sur son compte Instagram, elle affiche naturellement son monosourcil, sa moustache, et montre son évolution pileuse. Pour Eldina, s’épiler, c’est une perte de temps et d’argent.
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Cette tendance a un nom : le No Shave. Le concept ? Inciter les femmes à laisser pousser leurs poils. Mais il ne s’agit pas du seul mouvement qui pousse à les assumer : #Januhairy, #LesPrincessesOntDesPoils, #BodyHairDay… En 2019, la mannequin Emily Ratajkowski avait fait sensation en lançant le #FreeTheArmpitHair. La raison ? Une photo d’elle avec les aisselles non épilées sur Instagram.
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Malgré sa popularité, cette pratique n’en reste pas moins socialement dérangeante : « Pas féminins », « pas hygiéniques », « pas jolis »… les critiques et les stéréotypes de genre persistent.