2/2 Delphine, c’est comme ma mère
Ils ont quitté le Mali pour rejoindre Paris, par hasard, parce qu’ils y ont été contraints, ou parce qu’ils en rêvaient.
Ousseni a commencé par dormir dehors avant d’être aidé par une association qui l’a mis en lien avec Delphine. Elle l’a accueilli chez elle.
Quand il est arrivé en France, Bassaro ne savait pas parler français et ne connaissait rien de son pays d’accueil. Après avoir dormi à la rue, dans des tentes aux côtés d’autres exilés, il a été accueilli par « Madame Victoire », une professeure retraitée, à Paris.
Aujourd’hui, Ousseni et Bassaro ont 18 ans. Le statut de mineur non accompagné ne les protège donc plus.
« Delphine m’aime comme son fils, elle m’apprend comme son fils. »
« Madame Victoire, c’est comme ma famille, en France. »
« Quand je suis arrivé en France, elle m’a beaucoup encouragé à aller à l’école, à apprendre à bien parler français. »
SÉRIE 1/2 – Bouba est arrivé en France à 16 ans. En attendant sa prise en charge par l’aide sociale à l’enfance, il a été accueilli par un couple. Sa nouvelle famille.
« Si elle part en vacances, elle va toujours me proposer. On est parti à Orpierre, à la montagne. Je suis parti avec quinze personnes de 10 à 60 ans. »
« Depuis que je suis en famille d’accueil, je suis vraiment content. Je suis seul dans ma chambre. Je dors bien, je mange bien, ils sont tellement gentils. Ils me protègent bien, ils me respectent et je les respecte, on rigole ensemble. »
Ousseni et Bassaro, 18 ans, lycéens, Paris
Illustration © Léa Ciesco (@oscael_) // Musique Kiala Ogawa
Journalistes : Léa Merhardt et Paul Ricaud
Un·e mineur·e isolé·e est en danger
On parle de mineur·e isolé·e lorsqu’un·e enfant étranger·e voyage sans parent. Le simple fait d’être isolé·e, sans adulte sur le territoire français, place l’enfant dans une situation de danger.
La grande majorité de ces jeunes ne sont pas pris·es en charge
16 000 mineur·es isolé·es bénéficient d’aides de l’État, alors qu’on estime qu’elles et ils sont environ 40 000 sur le territoire français. 95 % sont des garçons.
Pas la même protection selon la nationalité
L’État débourse en moyenne 200 euros par jour pour la protection d’un·e enfant français·e, contre 50 à 70 euros pour la protection d’un·e mineur·e étranger·e.