Le deal n’est pas de « l’argent facile »
« Je ne me suis pas laissé engrainer. Je voulais changer ma vie, et changer la vie de mes petits frères et sœurs. »
« Il n’y a rien à faire au quartier à part le trafic. »
« Pour certaines personnes, c’est une obligation. Parce qu’on vit pas tous la même vie. »
« Quand j’ai décidé de rentrer dans ce monde-là, j’avais sept petits frères et sœurs et je ne voulais pas qu’ils connaissent les mêmes douleurs que moi. »
Il y a des collègues qui sont morts parce qu’ils étaient dans le game
« Je voyais des belles voitures, des belles motos. Je les voyais rigoler, se lever à des midi – 1 heure. J’ai voulu être comme eux. Je voulais avoir des sous, sortir, manger sans compter, sans regarder le menu. Vivre quoi. »
« En grandissant, j’ai vu le revers de la médaille. J’ai vu les conséquences du trafic, les morts. »
« Dans le quartier, si t’as pas de sous, personne te calcule. C’est à cause de ça que la majorité de mes collègues sont en prison. Il y a des collègues qui sont morts parce qu’ils étaient dans le game. Je voudrais juste demander à la juge qu’elle arrête d’appeler ça l’argent facile. »
« Une ou deux fois, j’ai eu trop peur de faire des choses que je n’aurais jamais osé faire avant. Dans ce milieu, dans la rue, les gens ne comprennent que la force. J’ai fait des choses que je ne peux pas raconter. Je n’en suis même pas fier. Je me sens mal à l’aise quand je raconte ça. Dans cette vie-là, il n’y a jamais rien qui se passe comme prévu. C’est une vie de poissard. C’est bien trop dangereux. »
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« À partir de mon entrée au collège, ça a été galère. Ma mère est partie à l’hôpital. Elle était seule pour élever mes frères et moi, on est quatre chez nous. J’étais seul avec mes frères, ils ont dû aller chercher de l’argent. Pour moi et mon frère, tout allait bien pour nous. On continuait à manger, à bien s’habiller. […] Mes frères ont tout fait pour pas que je m’inquiète, pour que j’aille à l’école, que je réussisse et que j’ai des diplômes. Ils se sont mis dans des galères pour nous. Ils ont pris le rôle de nos parents. »
« Je suis l’un des seuls de mon quartier qui a évité ça. J’ai vu tous les mecs avec lesquels je suis allé à l’école, tous les mecs de mon âge, tomber dans le trafic. J’ai eu de la chance. »
Jaguor, Nabil, Bilel et Kacim, 18–22 ans, en formation, Marseille
Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya) // Musique Kiala Ogawa
Journaliste : Aurélie Darbouret