Claire J. 16/04/2024

La filière pro a sauvé ma scolarité

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Au collège, Claire n’est pas passée loin du décrochage scolaire. C’est en maison familiale rurale (MFR), avec des profs à l’écoute, qu’elle a repris goût à l’école et aux interactions sociales.

Quand j’étais au collège, j’avais peur d’aller en cours. Il n’y avait aucune raison particulière. J’avais des amis, je ne me faisais pas harceler, ni embêter, ni rien, mais je n’arrivais pas à tenir une semaine en allant tous les jours en cours. Ça a commencé après le confinement et ça a duré trois ans. Je me suis isolée. Je m’embrouillais souvent avec mes parents. Ma mère m’a donc emmenée au centre d’information et d’orientation (CIO) et c’est là qu’on m’a conseillé la MFR. 

La MFR, c’est une école mais beaucoup plus petite qu’un collège classique. On est seulement quinze par classe et, en tout, on est très peu, environ une centaine. J’y suis donc rentrée à 13 ans, en troisième prépa-métiers. C’est une troisième qui permet de faire des stages la moitié de l’année et de grandir dans le monde du travail. On fait des rédactions et on passe le brevet, mais on apprend aussi à faire un CV, une lettre de motivation. 

À la MFR, les profs sont plus à l’écoute, ils prennent beaucoup plus de temps pour expliquer. Ils nous suivent tout le temps, nous demandent comment ça se passe à la maison, dans les stages, en cours… C’est facile de leur parler, on est beaucoup plus à l’aise. L’ambiance est familiale.

« Moins fainéante, plus motivée »

Cette année m’a permis de m’épanouir mentalement et physiquement, d’être plus à l’aise à l’oral, d’être régulière pour faire mes devoirs chez moi. J’ai pu choisir plusieurs stages : dans le bâtiment, en bibliothèque, dans le secteur de la petite enfance. Ces stages m’ont rendue plus assidue, moins fainéante, plus motivée. Et maintenant, j’ai de l’expérience professionnelle.

Au bout de la moitié de l’année, j’ai repris confiance en moi et en mes décisions. J’étais moins timide, plus à l’aise, et je me suis fait des amis. Je parlais beaucoup plus avec ma famille parce que je me sentais bien à l’école. Je sortais plus de chez moi aussi.

En troisième, Kaouthar était en décrochage scolaire. C’est en trouvant sa voie, la médecine, qu’elle s’est réconciliée avec l’école.

Après les différents stages que j’ai faits, j’ai beaucoup aimé le bâtiment, je me suis donc inscrite en bac pro aménagement et finition du bâtiment dans un lycée professionnel. Au début, c’était très compliqué de m’intégrer car nous sommes maintenant 29 par classe. Je me sentais exclue. Mais maintenant ça va mieux, et je vais plus vers les autres. Plus tard, j’espère être peintre dans le bâtiment.

Claire, 14 ans, lycéenne, Brest

Crédit photo Pexels // CC Katerina Holmes

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