Mathis S. 30/11/2023

Je ne veux pas arrêter la drogue

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Mathis connaît les dangers des drogues dures, pourtant il en consomme régulièrement. Quitte à se mettre en danger.

Il y a quelque temps, j’ai fait une soirée. Tout a très bien débuté, mais vers 3 ou 4 heures du matin, alors que j’étais dehors avec mes amis, complètement perché au LSD, avec des ecstas et de la MD, je ne sais pas ce qui m’est arrivé, j’ai dû penser à quelque chose de très négatif. Il m’est arrivé quelque chose de lunaire.

J’ai littéralement fait le plus gros bad trip de l’univers. Ça a duré seulement une seconde, mais cette seconde, pour moi, a duré des minutes, des heures.

Je dirais même que, dans ma tête, j’ai vu ma vie défiler à une vitesse folle. Je me suis revu enfant, je me suis vu mourir par suicide, percuté par une voiture, j’ai vu toutes les morts possibles et imaginables. J’ai eu également les sensations qui allaient avec. J’ai vraiment eu l’impression de vivre chacune de ces morts plus horribles les unes que les autres.

C’était comme si les chocs émotionnels que je subissais à chacune de mes morts restaient gravés en moi… Un moment suspendu. Je suis certain qu’une seconde de plus, mon cerveau se serait vraiment éteint. Mais mon corps a réagi comme si c’était un bâtiment dans lequel une alarme incendie sonnait pour que quelqu’un intervienne.

J’ai commencé à apercevoir une lumière blanche. C’était mon meilleur ami avec une lampe torche qui se penchait sur moi. C’est comme ça que je suis revenu à la raison et que finalement, à peine quelques secondes plus tard, je suis reparti complètement pété m’amuser avec mes amis.

Je connais les dangers

J’ai testé un total de cinq drogues dures, sans compter la beuh et le shit : le LSD, les ecstas, la kétamine, la MD et la cocaïne (nulle). La fume, j’ai commencé il y a plus de trois ans et la drogue dure il y a deux ans.

La fume, j’en consomme seul. Pas trop la drogue dure, car ce serait l’un des meilleurs moyens pour devenir addict. En aucun cas je n’en prends pour m’aider à vaincre une quelconque dépression ou combler un manque car c’est la pire chose à faire.

Je suis parfaitement conscient des dangers, bien plus que n’importe quel jeune de mon âge. Je fais attention à n’avoir aucune addiction. C’est pour ça que je fais très souvent des pauses après une grosse soirée. Je suis un passionné de la drogue et de son univers qui me fait découvrir de nouvelles choses chaque jour, les côtés positifs comme négatifs. Je regarde souvent des vidéos de personnes qui racontent leur trip sous une drogue et c’est passionnant de voir le point de vue d’autres personnes.

Quelque chose de dévastateur

La drogue me permet de vivre des expériences uniques. Voir des licornes en regardant un vieux mur dégueulasse plein de chewing-gums et de moisissures, c’est cool quand même.

Je ne compte pas arrêter pour l’instant de consommer. Plus tard, plus je grandirai, plus je ralentirai ma consommation. Évidemment, je n’incite personne à en prendre. La drogue, ça reste quelque chose de dévastateur et de très dangereux.

L’addiction, Mia et Lo connaissent bien. Mia en a bien conscience : elle est complètement accro au cannabis et n’arrive pas à s’en sortir. Lo, elle, se bat pour ne pas reprendre de drogues en tout genre, après un an de consommation compulsive.

Capture d'écran du slash "Drogues : quand est-ce que je dis "stop" ?". Sur la photo de gauche, une femme de dos avec un pull rouge et beige tient dans sa main gauche un joint. Le joint est allumé et il y a de la fumée. Il y a un hamac à sa gauche et une chaise en plastique jaune devant elle. Sur la photo de droite, une femme avec la bouche ouverte et un cachet au bout de la langue. Elle ferme les yeux.. La photo est floue et monochrome bleue.

J’ai trois amis qui sont partis en asile psychiatrique après avoir pris une forte dose de LSD. Il y en a un qui disait qu’il voyait des démons, un autre qu’il était possédé par un membre de sa famille décédé et le dernier a complètement perdu la tête à ne plus savoir comment il s’appelle et ne plus reconnaître ses parents.

J’ai grandi dans un milieu très dur et j’ai réussi à faire de la drogue une force qui, à la place de me jeter dans un trou, m’aide à monter cette échelle vers le monde festif que j’aime tant.

Mathis, 17 ans, lycéen, Alès

Crédit photo Pexels // CC Fernando Serna Dávila

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