Sauvée par la religion
Découvrir la religion subitement, c’est très puissant. Avant, j’avais un rapport assez compliqué à Dieu. Ma famille et mon enfance m’ont souvent éloignée de lui. Quand je suis venue au monde, j’ai eu plein de problèmes médicaux. C’était dur de me dire qu’un Dieu pouvait mettre au monde des bébés avec des difficultés qu’ils ne méritent pas. Moi, j’étais ce bébé qui, à cause d’une maladie, pouvait développer un cancer de la peau. Qui a dû être opéré pour échapper à une paralysie. Aujourd’hui encore, je suis souvent fatiguée et anémiée. Ce n’était pas vraiment un cadeau du ciel cette maladie !
En grandissant, on m’a obligée à aller au catéchisme. L’idée, c’était d’apprendre des choses sur l’histoire de cette religion et de mon pays. De m’inculquer des valeurs autour du respect, de la tolérance, de la paix. Mais Dieu, je lui en voulais. J’étais en colère contre lui et j’ai détesté le catéchisme. Jusqu’à ce que ma sœur m’offre un jour une Bible. C’était un livre assez simple. Blanc et rouge. Je n’ai pas compris pourquoi elle avait fait ça et ma seule réponse a été de lui rire au nez.
Presque six mois après, un jour où j’étais dans le mal à cause de problèmes affectifs, j’ai prié. Je ne sais pas trop pourquoi. J’ai demandé à Dieu qu’il me vienne en aide et me donne la force de supporter tout ça, pour voir s’il existait vraiment. Le lendemain, tout était plus facile. C’est là que je me suis renseignée sur le christianisme. J’ai découvert cette religion avec mon cœur et mon esprit. J’ai commencé à prier chaque soir. À en apprendre le plus possible sur la religion.
Dieu et ma famille
Mes deux parents sont chrétiens, même s’ils ne pratiquent pas beaucoup. Lorsqu’ils ont su pour ma conversion, au départ, ça allait. Puis les choses ont un peu dérapé avec ma mère. Petit à petit, elle a commencé à s’inquiéter. Elle trouvait que je pensais plus à Dieu qu’à elle. Que lorsque je sortais, c’était toujours pour faire des choses en lien avec la religion.
Je me souviens d’une fois où je priais dans ma chambre. Elle est entrée pour me parler. Elle ne voyait pas que j’étais concentré sur ma discussion avec Dieu et que je ne l’écoutais pas. J’ai dû lui dire de s’en aller pour avoir la paix. J’étais très en colère contre elle. Mon frère, lui, est musulman. Lorsque c’est lui qui prie, elle est plus discrète.
Baptême et communion dans la même journée
Aujourd’hui, je pense qu’elle a accepté ma conversion. Il a bien fallu qu’elle s’y fasse. Le 30 mars 2024 pour la veillée pascale, la veille de Pâques, je me suis fait baptiser. Je me suis maquillée et je suis allée chez le coiffeur pour me faire faire un chignon. Quand c’était fini je suis rentrée chez moi et j’ai essayé de m’occuper pour ne pas stresser. J’ai tenté de me détendre en me disant que c’était le plus beau jour de ma vie et que je n’avais pas à avoir peur.
On est venu me chercher et on m’a emmenée dans une salle où il y avait tous mes proches. On a rigolé, pris des photos, dansé et le moment tant attendu pour moi est arrivé. Je suis partie à l’église avec ma marraine et mon parrain. On a croisé des gens qui pensaient que j’allais me marier. On en rigolait. On est arrivés. La messe a commencé.
Il y a eu plein d’étapes. Après chacune d’elles, j’étais de plus en plus heureuse. Je me suis fait baptiser « à la catholique », ce qui veut dire que l’on a fait couler de l’eau bénite sur ma tête. Au moment où on m’a baptisée « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », j’ai ressenti un réel soulagement.
Le soir, j’ai aussi fait ma première communion. Une grande fierté pour moi. Je ressentais un bonheur que je ne connaissais pas avant. Ce jour-là, j’ai trouvé tout ce dont j’avais besoin. Aujourd’hui, je continue mon chemin pour passer ma confirmation, malgré les épreuves de la vie. La religion m’a sauvée, et j’ai trouvé la paix grâce à Dieu.
Cally, 16 ans, lycéenne, Evian
Crédit photo Unsplash // CC Ben White
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