Tyana 10/02/2021

Dans ma tête, c’est Google Translate

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Entre ses origines, son pays de naissance et sa vie en France, Tyana parle trois langues. Du coup, elle est la traductrice de la famille !

« Salam Aleykum ! Como estas ? T’as passé une bonne journée ? » Je suis trilingue, je jongle avec trois langues depuis toute petite : le français, l’arabe et l’espagnol. L’arabe car mes parents sont d’origine marocaine, l’espagnol car je suis née en Espagne, et le français car je suis venue en France à 8 ans. Dans ma tête, c’est un peu Google translate en permanence. Toujours en train de sauter d’une langue à l’autre.

Avec mes parents, à la maison, je parle le plus souvent arabe, mais parfois je parle aussi français car mon père le comprend, et l’espagnol avec ma mère. Le matin, quand je prends mon petit-déjeuner avec elle, je parle l’arabe en lui demandant si elle va bien : « Kayf halik alyawms. »

C’est moi le pont entre les langues

Quand je vais quelque part avec mes parents comme chez le médecin et qu’ils ne comprennent pas, je leur traduis et leur explique. Je deviens la traductrice de la famille, mes parents me font confiance. C’est pareil quand je vais faire les magasins avec ma mère, c’est moi qui parle avec les caissières. C’est vrai que des fois, c’est un peu dur car je n’arrive pas à trouver les bons mots, mais je me sens utile car je peux les aider. Pour les papiers d’école, c’est mon père qui les remplit. Il y arrive, heureusement, car je trouverais ça un peu dur de devoir le faire moi-même.

Au collège, je parle le français avec mes professeurs, mes amies et mes camarades de classe. Mais avec mon petit frère et ma cousine, là, ça se complique ! Je parle les trois langues en les mélangeant pour créer des phrases que les autres ne peuvent pas comprendre. « Eindak deberes ? », ça veut dire : « As-tu des devoirs ? » C’est devenu notre langage à nous, notre façon de communiquer.

Comme Tyana, Carine a grandi avec plusieurs langues. Entre le français à l’école et le chinois en famille, pas toujours facile de communiquer et de se sentir à sa place.

Pendant les grandes vacances, je vais en Espagne (Valence), au Maroc (Oujda), et des souvenirs reviennent. Les mots me reviennent encore plus facilement en tête. J’arrive à parler avec les voisins et les autres personnes, et à enrichir mon vocabulaire. Cinq ans après avoir quitté l’Espagne, je me souviens toujours de l’espagnol, même si, parfois, j’oublie quelques mots. L’espagnol est en moi, comme l’arabe et le français.

Tyana, 14 ans, collégienne, Nîmes

Visuel La ZEP

Crédits photo Unsplash // CC Jason Leung et Carlos

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