Dans les transports, le racisme c’est sans arrêt !

Il y a un mois, j’étais dans un bus à côté de La Courneuve, tranquille, avec des potes. On était partis acheter du goût de chicha. Le bus arrive et là, une dame à l’arrêt de bus, qui avait dans les 65 ans, qui portait un sac blanc vernis et à qui il restait à peine dix dents nous lance un regard hautain, et se met à froncer les sourcils. Elle voit qu’avec mes potes, on est que des Arabes et des Noirs, donc elle décide de monter par-derrière. Nous, sur le coup, on se dit que ce n’est pas grave, que ce n’est pas la première fois qu’on vit ça.

On va s’asseoir dans le fond et là, mon pote lui propose sa place assise, mais elle ne répond pas. Mon pote se dit qu’elle n’a pas entendu donc il répète, mais elle ne répond toujours pas donc là mon pote arrête de lui demander. Puis une vieille dame arabe rentre dans le bus donc mon pote lui propose sa place. Elle dit oui et la première dame au sac blanc se met à dire : « Ah vous les Arabes, on ne sait pas ce que vous faites dans ce pays ! » Quand j’ai entendu ça, j’avais de la haine. J’avais presque envie de la frapper, mais je me suis retenue, parce qu’il y avait des enfants dans le bus.

Elle avait un air dégoûté

Une autre fois, j’étais dans le métro 5, précisément à Bobigny. Une vieille dame monte et voit les deux femmes voilées assises à côté de moi, sur les places à quatre. Il y avait donc une place de libre. Les femmes qui portaient le voile lui ont demandé si elle voulait s’asseoir. Elle a répondu : « Non, je ne m’assois pas à côté de vous. » Elle avait un air dégoûté. Les femmes sont descendues du métro et ont attendu le prochain.

La femme, elle, est restée debout. Moi, je l’ai regardé de haut en bas avec dédain et je l’ai tchipée. À ce moment, j’avais trop envie d’ouvrir ma bouche pour l’insulter, mais vas-y, j’ai décidé de ne pas la calculer.

« Je n’aime pas votre couleur de peau »

Des histoires comme ça, ça arrive presque tous les jours. Une fois, mon pote est monté dans le bus 318 à Romainville. Il y avait une dame, genre cinquante ans, qui s’est mise à le fixer. Donc mon pote est parti la voir et il lui a demandé : « Pourquoi vous me fixez comme ça ? » Elle lui a répondu : « Parce que je n’aime pas votre couleur de peau. » Elle a dit ça comme ça, devant tout le monde, devant toutes les personnes tranquilles du bus ! Mon pote, il s’est énervé, il avait envie de la frapper, mais il s’est dit que c’était une vieille dame et qu’il n’allait pas la frapper parce que ça allait lui retomber dessus.

Quand il m’a raconté ça, j’ai ressenti de la haine de ne rien pouvoir faire parce que les personnes comme ça, elles devraient finir en prison. Les propos racistes sont punis par la loi, mais moi perso, je n’ai jamais vu une personne finir en prison pour ça, malheureusement.

Kante, 14 ans, collégien, Bobigny