Filipe N. 18/03/2025

Des pastéis de nata aux croissants

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Filipe a quitté le Portugal quand il avait 7 ans. À Paris avec sa mère, il s'est petit à petit adapté à sa nouvelle vie.

Après 33 ans au Portugal, ma mère a décidé d’emménager à Paris pour avoir une meilleure vie. Nous ne sommes pas venus pour la beauté de la ville, même si j’apprécie les points de vue qu’on a ici. Je suis né à Coimbra, au milieu du pays, si je me souviens bien. J’ai passé sept ans là-bas. Il me semble que ma mère s’est acharnée pour avoir ma garde pour pas que je finisse dans les mains de mon père. Elle a gagné le procès. 

Dans le village où j’habitais, il n’y avait presque aucune voiture, beaucoup moins d’accidents et moins de bruit. C’était vraiment très calme si on compare à Paris. J’ai des souvenirs des pastéis de nata, des pâtisseries très bonnes, mais très sucrées. Mais aussi du Cristo Rei à Almada, une énorme statue de Jésus Christ, identique à celle du Brésil. 

Une nouvelle langue

En arrivant, j’avais des notes horribles car je ne comprenais pas le français. J’étais en CE1 à la Motte-Picquet. C’est une école où on accueille les gens qui n’ont pas vraiment la capacité de parler la langue française correctement. 

En CE2, je suis parti dans une autre école car j’avais appris les bases du français très vite. Je suis arrivé en moitié d’année et les élèves n’ont pas vraiment socialisé avec moi. Quasiment personne ne m’a adressé la parole. Je me sentais exclu. La prof avait l’air de me détester. Je ne comprenais rien à ce qu’elle me disait donc je m’en fichais pas mal. Puis j’ai redoublé et je me suis retrouvée dans une nouvelle classe beaucoup plus accueillante.

J’ai parfois eu du mal à m’intégrer. J’étais dans une classe où j’étais plus vieux que tout le monde. C’était parfois très perturbant, surtout que j’étais beaucoup trop mature pour certains élèves.

« Je me sens comme chez moi à Paris »

Déménager c’était l’objectif de ma mère. Moi je voulais juste être présent à ses côtés plutôt qu’avec mon père. Je ne me souviens de rien d’autre que ça. Je sais juste qu’on m’a offert une 3DS et que j’étais vraiment passionné par les jeux Yo-kai Watch.

Aujourd’hui, je me sens plus intégré à l’école. Je rigole quasiment tout le temps. Il y a une très bonne ambiance. À Paris, je m’y sens comme chez moi. Je ne crois pas pouvoir me réadapter au Portugal à nouveau. Même si je m’y suis rendu pendant les vacances de la Toussaint cette année et que j’ai trouvé le pays magnifique. 

Filipe, 15 ans, collégien, Paris 

 

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