Redwan H. 21/11/2024

L’urgence de vivre avant l’urgence climatique

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Jeune Soudanais exilé en France, Redwan découvre un monde dans lequel le changement climatique fait plus parler de lui que dans son pays natal. Il s’informe dans la presse anglaise et se construit petit à petit sa propre opinion.

Au Soudan, l’urgence ce n’est pas le changement climatique. J’ai vécu pendant quinze ans là-bas. Tout le monde sait que c’est un pays sous-développé. Les gens courent derrière leur futur, essaient de vivre. Ils cherchent du travail. Ils espèrent avoir de l’éducation. 

À l’école au Soudan, j’étais un élève sérieux et ambitieux. Mon rêve était de devenir pilote, mais j’avais des problèmes financiers et familiaux. J’ai dû arrêter. Mon départ a été difficile. Je n’avais pas de passeport, donc j’ai été obligé de passer par la Libye.

Je suis arrivé en France avec des amis d’Afrique du Sud avec qui j’ai vécu un an en Libye. Avec eux, j’ai appris l’anglais. Et sur YouTube aussi. Grâce à l’anglais, je m’informe en lisant The Guardian, le Daily Mail et la BBC (British Broadcasting Corporation) sur X. C’est comme ça que je sais que le changement climatique a pris une grande place dans certains pays. 

Comment agir ?

Sur ces médias, j’ai vu des images au Bangladesh en 2021. Des maisons détruites à cause d’ouragans. 700 000 personnes déplacées. C’est vraiment triste. 

Je vois aussi souvent des célébrités, des activistes et des politiciens en parler. Ils disent : « Si nous ne réagissons pas à ce problème, notre planète sera invivable ! » C’est choquant pour moi. Parce qu’ils mentionnent la pollution des avions et des voitures mais, en même temps, ils les utilisent eux-mêmes. Mais je ne manifeste pas non plus. Si on bloque les rues et les aéroports, comment vit-on à notre époque ?

Depuis que je suis en France, j’essaie de faire au mieux pour l’environnement. Je pense à ne pas jeter les déchets dans la rue et je ne fume pas. Mais acheter bio, je ne peux pas. Je n’ai pas les moyens. J’espère pouvoir le faire un jour.

Redwan, 21 ans, en recherche de formation, Paris 

 

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Un ado dans le Beau, par Jean-Jacques, 17 ans. Initié à l’apiculture par son père dès l’âge de cinq ans, il a appris à contempler les beautés naturelles de son île, l’ile Maurice, aujourd’hui menacées par les changements climatiques.

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