Heloïse L. 25/08/2022

Pas de bonnes notes sans le soutien des profs

tags :

Héloïse a eu du mal à s’adapter à l’école. Après avoir vaincu sa dyscalculie et sa phobie scolaire, elle a enfin obtenu de bonnes notes.

Mon calvaire scolaire commence en CP. Tous les samedis matins, mon institutrice venait voir mes parents pour leur dire que ça n’allait pas du tout. L’année suivante, j’apprends que je souffre de troubles de dyscalculie. Je suis donc une rééducation avec un orthophoniste avec l’espoir d’améliorer mes notes. Il m’apprend des techniques pour savoir additionner, pour enfin apprendre mes tables de multiplication,  me donne des conseils, etc… 

 Je passe en CE2. Mes notes sont catastrophiques. Je suis des cours de soutien avec d’autres élèves, en petit groupe. Cette année-là, on commence à parler de redoublement. Chaque année passe et chaque fois c’est le même scénario, je ne redouble pas.

Des mauvaises notes à la phobie scolaire

La sixième : nouveau départ. Avec mes parents, on se dit que peut-être que je réussirai mieux et que j’aurai de bonnes notes. Au fil des mois, mes notes ne sont pas celles attendues. C’est le début d’une phobie scolaire. Je ne voulais plus aller au collège. Je n’aimais pas l’école et je voulais m’en éloigner le plus possible.

En cinquième, mes notes sont toujours aussi catastrophiques. Rien ne change. 

En quatrième, mon professeur de mathématiques n’arrange rien. Il est tout le temps là, à rabaisser ma classe. Une fois, il a traité un élève, de « Calimero ». Une autre fois, il m’a fait passer au tableau. Il m’a demandé si 501 était pair ou impair. Avec le stress, j’ai répondu à côté de la plaque. Il m’a renvoyé directement à ma place. 

Enfin le redoublement

À la fin de la quatrième, l’école propose un redoublement, mes parents l’acceptent. Je passe de 1,5 en mathématiques à 14 l’année suivante.

Le nouveau professeur de maths a changé ma vie et m’a donné goût à cette matière. Grâce à lui j’ai réussi à comprendre les développements, les factorisations et même les théorèmes de Pythagore et Thalès.

Je fonctionne beaucoup à l’affect. Si un prof est gentil, je vais essayer d’avoir des bonnes notes. Mais si c’est un prof qui dénigre ou rabaisse, j’aurais plus de mal.

La pression du brevet et de l’affectation au lycée arrivent en troisième. Cette année-là, je vois un psychopédagogue pour m’aider et je fais des portes-ouvertes, avec mes parents. On choisit un lycée technologique, car ça correspond à mon projet.

Pour l’affectation du lycée, je suis tranquille car j’ai une école privée. Mais, les résultats du brevet arrivent. Mes parents me les annoncent. Je partais pessimiste mais je suis admise, avec 11,5 de moyenne ! 

Au lycée, pour une fois pas de stress

Pour ma seconde, j’arrive dans une nouvelle école avec de nouvelles personnes. Ça a tout changé pour moi. Je me suis très vite fait des amis, et mes notes ont radicalement changé. Elles passent à 12 et restent stables tout au long de l’année. 

Je visais la filière ST2S pour faire des métiers du paramédical (infirmière, psychologue, orthophoniste, etc…).  À la fin de l’année, mon choix a été accepté.

En première, je suis dans une classe à petit effectif, nous ne sommes que dix élèves. C’est bien pour des élèves qui ont des difficultés comme moi car les professeurs avancent à notre rythme. 

Mais cette année-là, à cause du Covid, le bac est chamboulé : il y a des épreuves au milieu de l’année. En juillet, je reçois les résultats : 9 en français, 13 en histoire, 9 en anglais, et je réussis à avoir 6 en mathématiques. Je passe en terminale.

Le Covid, les réformes… et le bac

Je me retrouve dans la même petite classe. Il y a encore des changements pour le bac. Il n’y a plus les épreuves d’E3C mais juste les enseignements de spécialité, la philosophie et le grand oral. Les enseignements de spécialité sont coefficients 16 !

Puis, un mois avant les épreuves, on nous dit que c’est annulé. Tout se jouera au contrôle continu, sauf la philosophie où on passe l’examen. Si on a une mauvaise note, c’est le contrôle continu qui comptera. Et enfin, il y a le grand oral qui, lui, n’est pas annulé. 

Le pire, c’est que les résultats du bac étaient le jour de mon anniversaire. Soit c’était le plus beau cadeau, soit le pire. Heureusement, ce fût le plus beau :  six notes au-dessus de la moyenne contre quatre en dessous, avec une moyenne de 11. 

J’étais admise.

De la phobie scolaire aux études supérieures

Maintenant, je passe un BTS dans le domaine du social. J’aimerais intégrer une école de psychologie. Depuis quelques années, je sais que je veux travailler dans le social, pour aider les personnes dans le besoin et les conseiller.  

Pendant ma scolarité, j’ai fréquenté plusieurs psychologues et mes parents disent de moi que je suis une fille empathique, à l’écoute et instinctive. Tout ce qui correspond à un psychologue. 

En primaire et au collège, je n’avais jamais eu de mentions. Mais à partir du lycée je n’ai eu presque que des encouragements. Avant, les professeurs ne m’encourageaient pas. C’est au lycée qu’ils se sont mis derrière moi et m’ont poussée vers le haut.

Si j’avais un prof qui ne me soutenait pas, je n’essayais pas de comprendre la matière, je baissais les bras et c’est ce qui a fait que j’étais en échec scolaire. Alors que quand j’avais un prof qui me poussait j’essayais. Comme pour le satisfaire, le rendre fier de moi en lui montrant de quoi j’étais capable.

Je me demande avec le recul, comment j’ai fait pour collectionner les zéros. Cela fait quelques années maintenant que je n’ai plus de zéro.

Héloïse, 20 ans, étudiante, Paris

Partager

Commenter