Oui mais après ?
Je n’ai jamais su ce que je voulais faire, mais j’ai toujours su ce que je ne voulais pas faire. Ça a commencé au lycée : bac S ? L ? ES ? Heu pas S, c’est certain… Oui, mais après ?
Après ce fut la grande question des études supérieures. Pas d’études scientifiques avec un bac L, oui mais après ? Avec un bac mention très bien, c’est classe préparatoire, grandes écoles et hop ! Un travail formidable et, qui plus est, bien payé. Oui mais… tu ne sais peut-être pas ce que tu veux faire. Tu sais seulement ce que tu ne veux pas faire. Une licence LEA (langues étrangères appliquées) fera l’affaire : un enseignement général qui te permettra de toucher à tout, qui ne te fermera aucune porte et te laissera le temps de choisir dans quelle branche tu veux te spécialiser. Oui mais après ?
Tout reprendre à zéro
Tu crois enfin savoir dans quelle branche tu veux t’orienter mais tu sais surtout que tu ne veux pas d’un master LEA. Les ressources humaines ? La licence est trop généraliste, pas assez de connaissances en RH. Le management ? La licence est trop généraliste, pas assez de connaissances en management. Oui mais après ?
Après, tu remets tout en cause. Tu regrettes cette licence. Elle ne t’a certes pas fermé de portes, mais elle ne t’en as ouverte aucune. Tu regrettes de ne pas avoir pas choisi des études professionnelles, un avenir tout tracé. Tu te dis que la solution est peut-être de tout reprendre à zéro, de choisir un domaine différent. Tu te dis que le social n’est peut-être pas une mauvaise idée. Et pourquoi pas la communication ? Et l’événementiel, c’est pas mal non plus, non ? Oh et puis tiens, pourquoi pas l’esthétique ? La coiffure ? Oui mais après ?
Attendre l’étincelle
Après, tu te dis que finalement non : pas le courage et certainement pas l’envie suffisante de tout reprendre à zéro, d’effacer trois années d’études d’un seul coup. Alors tu veux tout laisser tomber, juste trouver un travail pour gagner un peu d’argent, qu’on te laisse tranquille avec ces histoires d’études, d’orientation et d’avenir. Tu attends que l’étincelle arrive, celle qui te dira ce que tu veux faire, qui trouvera ta voie. Oui mais après ?
Après, tu entends parler du service civique. Tu deviens coordinatrice d’une l’épicerie sociale et solidaire de l’université de Poitiers, on te confie des responsabilités, on te fait confiance. Tu t’épanouis, tu prends confiance en toi, tu apprends à gérer une épicerie de A à Z et l’étincelle arrive enfin ! Tu sais ce que tu veux réellement faire : le commerce oui, mais le commerce solidaire ! Après six mois, tu sais de quoi tu parles, tu as un projet, un vrai projet d’avenir, une ambition, un truc qui te fait te lever le matin, bien plus qu’un projet professionnel, un projet de vie. Oui mais après ?
Juliette, 21 ans, volontaire en service civique + un emploi de vendeuse, Poitiers