3/5 Découvrir le poids des apparences
J’étais gros. C’est une souffrance d’être gros.
Des amis, des gens que je ne connaissais même pas se moquaient de moi, de mon apparence physique. Ils m’appelaient avec des noms bizarres, genre « gros pédé ». Certains me disaient : « Tu changeras jamais, tu resteras gros » ; « Tu manges trop. » À l’école, des élèves m’évitaient. Moi, je n’aimais pas ce corps obèse.
J’étais moralement détruit. Alors j’ai décidé de changer. J’ai tapé « comment faire un régime » sur Google et j’ai suivi les conseils. J’ai commencé par partir à la salle de sport. J’y suis allé cinq fois par semaine pendant neuf ou dix mois consécutifs. Je voulais être le meilleur. La salle, c’était le seul endroit où j’étais bien. Elle est super équipée avec des bancs de musculation, des tapis avec des écrans.
Fier de marcher sur la plage
Mon prof, c’était YouTube. J’ai commencé par faire du cardio, ensuite je suis passé à la musculation. Je voyais mon corps évoluer. J’avançais. En solitaire. C’est à partir de là que j’ai commencé à me faire des amis. Ils me demandaient : « Comment t’as fait ?! » Les gens qui avant se moquaient maintenant me parlaient. Ils me trouvaient intéressant. Plus personne ne m’évitait. Ils me parlaient tous. Et moi, je devenais fier. J’ai même commencé à aider ceux qui étaient motivés pour changer physiquement.
SÉRIE 4/5 – La compétition est devenue une obsession pour Arsène : devenir plus fort que son frère, se surpasser, performer. Quitte à mettre les cours de côté.
Aujourd’hui, quand je vois des amis que je n’avais pas croisés depuis longtemps, ils ne me reconnaissent pas. La salle, je continue à y aller trois ou quatre fois par semaine pour des séances de deux heures. Sauf quand je suis en prise de masse. Dans ces moments-là, je diminue la cadence.
Je suis fier de marcher sur la plage aujourd’hui. Ce dont je suis le plus fier, c’est de mon dos et de mes épaules. Je suis devenu athlétique et ça a changé beaucoup plus que mon corps. Je me sens bien dans ma peau.
Adarsh, 16 ans, lycéen, Paris
Illustration © Léa Ciesco (@oscael_)