1/5 Je rêve de partir à Dubaï
Mon but, c’est de devenir riche et libre. Et pour cela, je veux aller à Dubaï. C’est là où je pourrais avoir la vie que je veux. Je vis à Marseille, cité Bassens, dans le 15e arrondissement. Je suis à l’école de la deuxième chance, je me forme, je cherche un travail. Mais, même si j’aime ma vie, je veux VRAIMENT déménager à Dubaï.
Luxe, volupté…
Depuis que mon oncle m’a raconté ses vacances là-bas et que je vois les influenceuses stars en parler, c’est un rêve. La chanteuse Noor Stars, par exemple. Elle était très très pauvre, elle a grandi en Irak, elle a connu la guerre et, maintenant, sa vie à Dubaï, c’est des voitures de luxe (Lamborghini, Porsche), une maison sur plusieurs étages avec des piscines, un jardin…
Dubaï m’attire aussi pour ses malls, les plus célèbres du monde. Ils regroupent plus de 1 200 enseignes, il y a énormément de choix et, pour moi, c’est ça la vie : des bons moments dans ces endroits. Je rêve aussi des plages de Dubaï. Déjà, elles sont propres, alors qu’à Marseille, on trouve des papiers, des verres en plastique, du verre, des chiens partout, donc je n’y vais jamais. Je m’imagine m’adonner toute l’année aux nombreuses activités des plages de Dubaï, comme le kitesurf.
De façon générale, j’ai envie de propreté. Marseille, c’est la ville des rats ! Sur le chemin de l’école le matin, je vois des rats. Je rentre de l’école, je vois des rats. Je me balade le soir, je vois des rats. À Dubaï, cela n’existerait pas.
… et religion
J’aimerais aussi vivre dans une ville 100 % halal, notamment pour ne pas toujours avoir peur, avoir un doute quand j’achète de la viande. Ce qui fait qu’au final, je m’en prive très souvent.
C’est pour ça que, pour moi, Dubaï, c’est la liberté. Je pourrais enfin pratiquer ma religion sans interdits. À Marseille, ce n’est pas possible. L’heure de la prière arrive en même temps que le cours, et on ne peut pas l’arrêter. Pareil pour le voile : il est interdit à l’école. Le fait de devoir l’enlever tous les matins me pose problème. J’ai honte de l’enlever, ça me demande de la force. Tous les matins, devant les portes de l’école, j’hésite. C’est tarpin dur, on ne s’y habitue pas. Je parle à mon Dieu et je lui dis : « Dieu, s’il-te-plait, pardonne-moi. »
SÉRIE 2/5 – Alvinn a acheté un pass et fait le tour de la France en TER, tout seul. Il montre qu’être mineur et goûter à la liberté, c’est possible.
Alors je rêve : je monte dans l’avion et, sept heures après, je suis à Dubaï, dans ma maison avec piscine et jardin, la belle voiture pas loin, la richesse, et la liberté de pratiquer ma religion comme je le souhaite.
Malak, 19 ans, en formation, Marseille
Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)
Bons plans pour voyager pas cher
En France (et Allemagne)
– Pass Jeune TER : mis en place en été 2020 et 2021, puis supprimé par la SNCF. Mais si tu passes la frontière, l’Allemagne propose un ticket à 9 euros par mois pour voyager dans tout le pays jusqu’au 31 août.
– Carte Avantage Jeune : si tu as moins de 27 ans, elle te permet de réserver toute l’année des billets de train moins chers et plus facilement remboursables.
– Sinon, il y a toujours les autobus Flixbus et Blablabus ou le covoiturage Blablacar. Tu peux comparer leurs offres sur Trainline. Encore moins cher, l’autostop, mais plus risqué : mieux vaut être accompagné·e et le pratiquer en journée.
En Europe
– Interrail : pour voyager en train à travers l’Europe, jusqu’à trois mois. Si tu as 18 ans, DiscoverEU organise chaque année un concours pour faire gagner des pass gratuits : le prochain, ce sera à l’automne 2022.
– Départ 18:25 : si tu as entre 18 et 25 ans et que tu remplis les critères, tu peux recevoir une aide de 250 euros pour partir en vacances. À condition de réserver un des séjours proposés !
– Pendant l’année scolaire, si tu as envie d’aller étudier ou de faire un stage à l’étranger, il existe plein d’aides financières, en fonction de ta situation et de là où tu vas.
Dans le monde
– Programme « vacances-travail » : un visa qui permet aux 18-30 ans d’aller travailler à l’étranger pendant un an.
– Woofing : en échange de quelques heures de travail par jour dans une exploitation agricole écologique, tu es accueilli·e, logé·e et nourri·e.
– Couchsurfing : pour trouver un canapé où dormir, n’importe où dans le monde, rencontrer des gens et découvrir plein d’endroits.