STMG, le poids des préjugés
« La STMG, c’est une filière de sauvage ! » C’est ce que m’a dit ma professeure principale, il y a quatre ans, quand elle nous a demandé ce que l’on voulait faire au lycée. Malgré la description et les réticences de cette prof, j’ai décide d’aller en STMG. Aujourd’hui, je regrette de ne pas l’avoir écoutée.
En troisième, je suis perdue concernant mon avenir, alors je fais un quiz sur le site de l’Étudiant. Résultat : la filière STMG est faite pour moi. Je veux faire du marketing. Ma décision est prise.
Un choix critiqué
C’est un drame quand j’annonce ce choix à ma professeure principale. Elle me dit qu’il faut que j’oublie cette idée, que cette filière est réservée aux élèves perturbateurs et en décrochage scolaire. « Tu vas te tirer une balle si tu y vas ! »
Je décide de ne pas l’écouter. À la fin de la seconde, je m’oriente vers la filière STMG. Après la rentrée, je suis épanouie. J’ai enfin trouvé une filière qui me correspond. J’apprends à lire une fiche de paie, à remplir ou analyser un diagnostic interne d’entreprise… Je prends enfin du plaisir à aller au lycée et à réviser mes cours. Ça se ressent dans mes résultats qui sont très bons.
Mes amies en filière générale me disent qu’elles travaillent plus, que leurs études sont plus dures que les miennes. « Tu dois être contente de ne rien faire en cours à part crier comme un animal ? » Je leur réponds que tous ces clichés sur la filière sont faux, que je travaille dur.
Lors de la rentrée en terminale, les choses commencent à se corser. Lors d’un entretien d’orientation avec l’une de mes professeurs, celle-ci me conseille de me diriger vers des BTS alors que je lui ai déjà parlé de mon choix de faire une licence.
Le temps des regrets
Ma mère, présente lors du rendez-vous, est surprise. Elle lui demande une raison à ce conseil. Ma professeure annonce que les élèves sortant d’un bac STMG ne sont pas assez autonomes pour aller à l’université.
À la sortie de l’entretien, ma mère me dit de ne pas l’écouter. De faire ce dont j’ai le plus envie. Je suis tellement choquée et énervée par les propos de ma professeure que je n’ose pas parler.
Aujourd’hui, même si ma famille me soutient, j’ai perdu tout espoir. J’ai fermé la porte aux longues études. Je voulais faire une licence puis un master en finance. Je regrette d’avoir choisi la filière STMG.
Nathalie, 17 ans, lycéenne, Argenteuil
Crédit photo Pexels // CC Yaroslav Shuraev
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