Neliya H. 02/07/2021

1/4 Direction le Maroc

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Néliya part chaque été au Maroc avec toute sa famille pour aller voir ses grands-parents. Un départ qui ressemble à un grand déménagement.

Juillet : comme tous les ans, moi et ma famille, on part en vacances au Maroc, où vivent mes grands-parents. Moi, j’habite en France et j’ai une famille assez nombreuse : un grand frère, deux grandes sœurs, tous mariés avec des enfants, et deux oncles avec leurs enfants. Quand l’été approche, on décide tous de partir ensemble au Maroc. Ce sont des moments de joie, de stress et de fatigue car on doit tout préparer.

La semaine avant le voyage, c’est le bordel. Tout le monde court dans l’appartement, il y a des affaires partout, et la veille, il faut être prêt. Les mamans se chargent de ranger nos affaires, de faire les valises pour ensuite les mettre dans la voiture remplie à ras bord. Chaque voiture est surchargée, comme si on déménageait, alors qu’on part juste pour deux mois.

Nos pères essaient de se reposer au maximum car ils devront conduire toute la route. Tout au long du voyage, ils boivent beaucoup de café. Les mamans, elles, s’occupent des enfants dans la voiture.

Voir le Maroc et ses lumières

La route me paraît interminable, parce que j’habite au sud de la France et qu’il faut traverser l’Espagne. On a chaud, on est serrés, on parle fort. Pendant la route, on s’arrête dans les stations pour que nos parents puissent se reposer et pour aller aux toilettes. La chose que j’aime le plus, c’est quand on est sur la route : moi et mes cousines de là-bas, on commence à se filmer, à s’envoyer des messages et à s’appeler. Heureusement que le téléphone existe !

Arrivés au port, on sort tous des voitures, les enfants courent de partout, les bébés pleurent, mes cousines et moi, on prend nos meilleures photos. Nos pères s’occupent de prendre les billets et de remplir des papiers. Quand le bateau arrive, on remonte tous dans les voitures, les policiers nous dirigent pour monter à bord. À ce moment-là, quand les roues sont sur la porte du bateau, c’est une sensation trop bien. Il y a l’odeur du bateau, le bruit des roues… Le Maroc se rapproche, je suis très excitée et pressée d’y arriver.

Dans le bateau, les parents dorment et nous, les enfants, on joue, on court, on sort dehors pour voir la mer, puis on reste sur le pont jusqu’au moment où on arrive. C’est toujours un moment inexplicable de voir le Maroc au fond avec ses lumières. Pendant un an, nous n’avons pas vu ces magnifiques paysages, les maisons typiques, les couleurs. J’adore cette vue.

Le retour, la même route

Tout le monde est pressé de sortir du bateau. On repasse par les policiers pour contrôler nos papiers. C’est le moment le moins sympa parce qu’on doit rester dans la voiture alors qu’il fait 40 degrés dedans, c’est juste insupportable.

Quand tout ça est fini, on reprend la route pour se diriger vers ma ville. Ouf, bientôt la fin du voyage ! Arrivés devant la maison de mes grands-parents, on les voit là, à nous attendre avec impatience. Je les prends dans mes bras, je les serre très fort et on pleure de joie. Puis, on rentre, on se douche et on se repose. La vie là-bas, pendant l’été, ne ressemble pas à ma vie française. On sort, on fait des activités, on part à la plage ; et on connaît tout le monde.

SÉRIE 2/4 – Maeva a passé ses étés d’enfance dans sa famille, en Italie. Bons petits plats, chaleur méditerranéenne, discussions en italien… Tout ça lui a manqué les années où elle n’a pas pu y aller.

Capture d'écran du deuxième article de la série : "Retrouver la sauce italienne". Il est illustré par un dessin représentant une jeune fille enlaçant sa grand-mère, pendant que son grand-père est à table, dehors.

À 2 heures du matin, les gens sont encore dehors devant leurs maisons. Pour moi, ce sont les meilleures vacances, parce que tu ne t’ennuies jamais, t’as tout le temps quelque chose à faire. Le seul problème, c’est le retour. C’est le même voyage qu’à l’aller, en sens inverse, mais avec la séparation en plus. La pire chose selon moi. Je laisse ma famille du Maroc derrière moi et je quitte la maison de mes grands-parents. Devoir retourner en France et retrouver ma vie habituelle, ça ne m’enchante pas.

Néliya, 14 ans, collégienne, Nîmes

Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)

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