Alexandro U. 12/01/2022

1/4 Reseller de sneakers sur StockX et Vinted

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Alexandro revend des sneakers à côté des cours. Parfois pour 1 000 euros la paire. Passionné, il compte bien utiliser cette expérience pour son projet professionnel.

Ma première paire, c’était des Jordan 1. J’avais 15 ans et je l’avais reçue pour mon anniversaire. Elle ne coûtait pas très cher. Mais elle a pris une plus-value et, comme je l’avais bien entretenue, j’ai pu la revendre à un prix supérieur au prix d’achat : 200 euros de bénéfice. C’est à ce moment-là que le resell de sneakers est devenu une véritable passion.

Le resell [revente, en anglais] consiste à acheter une paire de sneakers dès sa sortie dans le but de la revendre plus chère, afin d’engranger des bénéfices. Plus un modèle est rare, plus son prix s’envole à la revente. Par exemple, une des dernières paires que j’ai achetée est la Nike Sacai Black White. Je l’ai achetée 190 euros et revendue 800.

Je gagne environ 1 200 euros par mois grâce aux sneakers, sans compter l’argent que je mets de côté pour réinvestir dans d’autres paires, pour avoir toujours un capital de départ. J’essaie d’avoir environ 500 euros au début du mois pour ça. Le resell, c’est un peu comme le marché en bourse : un coup le prix d’une paire peut augmenter, et un mois plus tard se retrouver à un prix en dessous du prix d’achat.

1 000 euros la paire de sneakers

Les achats se font la plupart du temps par internet, via des sites comme Footpatrol, Size?, ou des applis comme Nike SNKRS. Je suis aussi dans des groupes sur le réseau social Discord, où nous sommes plusieurs reseller. On se donne des conseils et on fait des études de marché sur les paires. C’est-à-dire que je fais des analyses précises sur celles qui pourraient le plus satisfaire les clients, qui sont le plus attendues, et celles qui sont susceptibles d’avoir une énorme plus-value après leur sortie.

Une fois que j’ai « cop une paire » (ça veut dire « acheter une paire », on peut aussi dire « win »), soit je la mets en vente sur StockX (une plateforme d’achat/revente de streetwear et de sneakers), soit sur Vinted (une autre plateforme de vente de vêtements et chaussures d’occasion). Il y a une procédure à suivre pour pouvoir vendre la paire sur StockX : je dois l’envoyer à la plateforme pour qu’elle effectue une vérification d’authenticité et une fois qu’elle a bien été reconnue comme authentique, elle est disponible à la vente. Le site prend une commission assez élevée dessus : par exemple, une paire que je vais revendre 1 000 euros ne va me rapporter qu’environ 720 euros. Car la plateforme va la revendre 1 340 euros, mettre 280 euros dans sa poche et prendre environ 340 euros sur ma vente. C’est pour cela que je favorise mes ventes sur Vinted, qui prend une commission beaucoup moins élevée.

Montrer que je suis indépendant

Je suis une personne qui, pour apprendre, va beaucoup se renseigner sur les réseaux. J’ai commencé par regarder beaucoup de vidéos d’entrepreneurs sur Youtube, et après j’ai acheté des livres sur le marketing. Mon préféré, c’est Père riche, père pauvre de Robert Kiyosaki et Sharon Lechter. Franchement, d’après moi, c’est le livre à lire pour une personne qui veut devenir un véritable entrepreneur.

Pour moi, le resell de sneakers n’est pas un truc provisoire : ça me génère un revenu et j’aimerais continuer longtemps, car c’est un actif pour moi. Il est très important de distinguer les revenus actifs et passifs. Pour comprendre cela, j’ai lu de nombreux livres. Un actif, c’est tout l’argent qui va rentrer dans ta poche et te générer un revenu, par exemple un bien immobilier. Un passif, c’est tout l’argent qui va sortir de ta poche et générer des dépenses, par exemple une voiture, car dès la vente de la voiture, celle-ci va perdre de la valeur tous les mois.

Depuis que j’ai commencé à faire du resell, j’ai dû vendre environ une quarantaine de paires. C’est important pour moi de gagner de l’argent car ça permet de montrer que je suis indépendant. Et comme c’est moi qui le gagne, je peux me permettre de me faire plaisir quand j’en ai envie.

Devenir investisseur immobilier et investir en bourse

Les sneakers restent une passion, même si cela demande beaucoup de travail. Je passe environ quatre heures par jour de travail après mes cours pour mener des études sur les paires. Parfois, je travaille aussi de manière plus « classique ». J’ai travaillé cet été comme agent de quai dans une agence de transport routier. Faire un boulot classique en parallèle ne me dérange pas, car ça m’a permis de gagner encore plus d’argent.

Série 2/4 – Sur Discord, Alexandre voit ses client·e·s défiler. Passionné de montage vidéo, il vend ses services sous une fausse identité.

Capture d'écran de l'illustration « Mon business de vidéos sur Discord ». En haut de l'image, un garçon est avachi sur son cahier. En miroir, juste en dessous, un garçon de dos est sur son ordinateur. A côté de lui, il y a une manette de jeux-vidéos.

Plus tard, j’aimerais devenir investisseur immobilier et investir aussi en bourse. Une partie de l’argent que je gagne avec le resell est mise de côté pour mes futurs projets d’achat (la voiture de mes rêves serait une Lamborghini Urus). Ouvrir ma propre plateforme de vente de sneakers serait aussi l’un de mes rêves les plus fous.

Alexandro, 19 ans, étudiant, Montpellier

Illustration © Merieme Mesfioui (@durga.maya)

 

Le travail des mineur·e·s

Travailler oui, mais sous conditions

Le travail des mineur·e·s est très encadré. Il est possible de travailler à partir de 16 ans (en CDI, CDD ou contrat temporaire) en ayant l’autorisation de son ou sa représentant·e légal·e. En dessous de cet âge, il faut exercer dans des secteurs spécifiques (métiers du spectacle, du cinéma…) et sous des conditions très strictes pour que cela soit légal.

Dans quels secteurs postuler ?

Pour travailler à côté de ses études en étant mineur·e et ne disposant pas de compétence particulière, il est plus facile de postuler dans ces secteurs : baby-sitting, soutien scolaire, garde et/ou la promenade d’animaux, animation ou encore dépannage informatique. Des domaines diversifiés… mais qui restent restreints et rapportent souvent peu. Les employeurs·euses restent cependant souvent réticent·e·s à l’idée d’embaucher en dessous de la majorité.

Internet offre une plus grande liberté

Pour contourner ces « contraintes » légales, des jeunes préfèrent utiliser les réseaux et les applis pour se faire de l’argent facilement. Moins contrôlées, ces plateformes leur offrent une plus grande liberté. Influenceurs·euses, livreurs·euses, reselleurs·euses… Ces métiers leurs permettent de gérer leur argent et leur emploi du temps en fonction de leurs besoins.

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