Chroniques d’une jeunesse mauricienne
À l’invitation de l’Institut français de Maurice, la ZEP s’est délocalisée pour déployer son dispositif d’accompagnement à l’écriture auprès d’une équipe de journalistes, d’écrivain·es et d’enseignant·es. L’objectif est de créer une plateforme d’expression des jeunesses de l’océan Indien.
Les premiers ateliers ont fait émerger une dizaine de récits qui nous offrent une plongée inédite dans la société mauricienne. Ces jeunes de 17 à 25 ans nous racontent ainsi la prégnance des traditions familiales, les contraintes de l’insularité, la force du trilinguisme, le multiculturalisme à l’épreuve des hiérarchies communautaires, l’urbanisation pas toujours maîtrisée, ou encore les impacts écologiques sur ce territoire. Un territoire fragile, riche et complexe. Loin des clichés touristiques auxquels cette île est souvent réduite.
Avec plus d’un million de touristes par an pour 1,2 million d’habitant·es, le tourisme est une activité essentielle sur l’île. C’est aussi un secteur dans lequel il ne fait pas bon se projeter quand on est une jeune femme créole, comme Yana, 23 ans. Contre l’avis de son entourage, qui l’imaginait avocate ou médecin, elle persévère. De son côté, Ségolène a renoué récemment avec la langue de son île : le créole. En voulant lui offrir un français parfait, et la réussite qui va avec, ses parents l’ont privée de leur langue… et d’une partie d’elle-même.
La connaissance de son île, Jean-Jacques l’a héritée de son père, apiculteur. Ils la sillonnent ensemble depuis qu’il a 5 ans. Cette exploration lui a permis d’apprendre à en contempler les beautés naturelles, aujourd’hui menacées par les changements climatiques. Damien, lui, nous emmène visiter l’envers du décor d’une île Maurice de carte postale. À 21 ans, il habite à Vacoas, un désert urbain qu’un homme politique local rêve de transformer en « Manhattan ».
La rédaction
1/4 Travailler dans l’hôtellerie, mais pas ici
Activité essentielle sur l’île, le tourisme est un secteur dans lequel il ne fait pas bon se projeter quand on est une jeune femme créole, comme Yana. À 23 ans, elle suit pourtant cette voie, contre l’avis de son entourage.
2/4 Habiter son île, mais pas sa langue
Contrainte par ses parents de ne pas parler créole, Ségolène a fini par le parler avec un accent français. D’abord moquée, elle raconte comment elle s’est défaite de la peur du ridicule pour se glisser dans la langue de son île.
3/4 Un ado dans le Beau
Jean-Jacques, 17 ans, peut se piquer de connaître son île sur le bout des doigts. Initié à l’apiculture par son père dès l’âge de 5 ans, il a appris à en contempler les beautés naturelles aujourd’hui menacées par les changements climatiques.
4/4 Dans le « futur Manhattan » de l’île Maurice
Damien vit à Vacoas, un ville très loin de l’image de carte postale de l’île Maurice touristique. Entre la gare d'autobus et les bâtiments abandonnés, le jeune homme s'ennuie, mais porte quand même la localité dans son cœur.